Oubliez les communiqués aux mots subtils qui laissent une marge d'interprétation, la Banque du Canada fait preuve d'une transparence surprenante en abaissant son taux directeur ce matin.

C'est la réaction que livre Charmaine Buskas, économiste principale et stratège de la Banque TD, alors que le taux diminue de moitié à un plancher de 0,25%.

«Ce qui surprend est la transparence étonnante de la Banque alors qu'elle déclare de façon explicite qu'elle laissera les taux à ce niveau jusqu'à juin 2010. C'est sans précédent mais ça montre l'état sinistre de l'économie et un désir de limiter les attentes.»

Mme Buskas remarque que la banque centrale a revu à la baisse ses prévisions économiques et prévu une diminution de l'inflation en laissant entendre que la crise n'est pas résolue. «Même avec ces prévisions révisées, la Banque souligne des risques de baisse supplémentaire, suggérant qu'il y a en effet beaucoup d'incertitude.»

L'économiste dit néanmoins être restée sur sa faim quant à la possibilité que la Banque du Canada se tourne vers d'autres outils que la politique monétaire traditionnelle pour donner un coup de pouce à l'économie.

«Nous sommes d'avis que la Banque utilisera éventuellement l'assouplissement quantitatif, dit-elle, mais il est nécessaire d'en encadrer la pratique avant coup, ce qui se produira [avec la nouvelle version du Rapport sur la politique monétaire] jeudi. Une fois que ce sera fait, la Banque pourra utiliser ces politiques à sa discrétion.»

Déjà, la banque centrale a récemment clarifié sa définition d'assouplissement quantitatif dans un document de questions et réponses mis en ligne.

Elle parle «d'achats par la banque centrale d'actifs financiers qu'elle finance par l'expansion des réserves tenues chez elle. Ces achats font augmenter le prix des actifs acquis (qui peuvent être aussi bien des titres d'État que des actifs du secteur privé) et diminuer leur rendement. En outre, la hausse des réserves mises à la disposition des banques commerciales encourage celles-ci à accroître l'offre de crédit aux ménages et aux entreprises.»

C'est donc une histoire à suivre jeudi.