L'indice des indicateurs économiques avancés a baissé plus que prévu le mois dernier aux États-Unis, ce qui donne à penser que ce qui pourrait être la plus longue récession de l'après-guerre ne prendra pas fin avant de nombreux mois encore.

Ainsi, l'indice calculé par le Conference Board américain a reculé de 0,3 % en mars après une baisse de 0,2 % en février. Cette dernière a été plus modeste que ce qui avait été d'abord prévu, a précisé hier l'organisme dont le siège est à New York. L'indice des indicateurs économiques avancés indique la direction que l'économie prendra au cours des trois à six prochains mois.

 

La hausse du chômage et le resserrement du crédit signifient que les récents gains au chapitre des dépenses de consommation, qui forment la plus grosse partie de l'économie américaine, ne dureront probablement pas, ce qui aura pour effet de prolonger la récession jusqu'à tard dans la deuxième partie de l'année. Le rapport avertit que les mesures adoptées par la Réserve fédérale américaine (Fed) et l'administration Obama pour stimuler le système financier sont susceptibles de ne pas rapporter des dividendes immédiatement.

« Cela n'indique aucune petite hausse de la croissance «, observe Dean Maki, codirecteur de la recherche américaine chez Barclays Capital Inc., à New York. « Nous attendons, ajoute-t-il, une reprise qui sera beaucoup moins vive que ce qu'on l'observe ordinairement après une récession profonde. «

Le marché s'attendait à ce que l'indice des indicateurs économiques avancés baisse de 0,2 %, selon la médiane des prévisions de 51 économistes sondés par Bloomberg.

Six des 10 indicateurs ont tiré l'indice à la baisse, les plus importants étant le plongeon des permis de bâtir et la baisse des prix des actions. Une performance plus rapide des fournisseurs (ce qui indique une baisse des carnets de commandes), une diminution des heures travaillées dans les usines, l'augmentation du nombre de prestations d'assurance chômage et une baisse des commandes de biens d'équipement ont aussi contribué au recul de l'indice.

Mais ce mois-ci, deux des indicateurs ci-dessus ont montré des signes d'amélioration. Il y a deux semaines, le nombre de demandes de prestations d'assurance chômage a chuté à son niveau le plus bas depuis janvier dernier et jusqu'à la semaine dernière, les actions avaient bondi de 29 % par rapport au creux de 12 ans atteint le 9 mars dernier.

Bénéfices des banques

Le redressement des actions en Bourse qui a commencé le mois dernier a été provoqué par des rapports indiquant que les banques américaines renouaient avec les bénéfices.

Hier, Bank of America, de Charlotte, en Caroline-du-Nord, a annoncé que ses profits avaient plus que triplé au premier trimestre grâce à des gains dans les transactions boursières et les prêts hypothécaires. Toutefois, cette bonne nouvelle n'a pas empêché l'indice américain Standard & Poor's 500 de chuter brusquement à New York.

La semaine dernière, le président de la Réserve fédérale, Ben S. Bernanke, a affirmé que la crise du crédit causera des dommages « de longue durée « sur les prix des maisons et la richesse des ménages américains.

Les économistes interrogés par Bloomberg, lors de la première semaine d'avril, prévoient que les dépenses des consommateurs vont ralentir durant le trimestre en cours, après un faible rebond au premier trimestre, pour ensuite repartir à la hausse vers la fin de l'année.

L'économie américaine devrait se contracter de 2 % au deuxième trimestre, après un plongeon de 5 % au trimestre précédent, selon le sondage.