Le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke, a affirmé mardi percevoir des signes que la chute de l'activité économique s'affaiblissait, mais a prévenu que l'inflation devrait rester «très basse pendant un moment».

«Récemment, nous avons vu des signes timides que la forte baisse de l'activité économique pourrait être en train de ralentir, par exemple, dans les statistiques sur les ventes de logement, la construction résidentielle, et les dépenses de consommation, y compris celles de voitures neuves», affirme M. Bernanke dans un discours.Il doit prononcer ce discours dans l'après-midi devant des étudiants d'Atlanta. Le texte a été diffusé d'avance à la presse.

Le département du Commerce a indiqué au même moment que les ventes de détail aux États-Unis ont baissé en mars, de 1,1% par rapport à février, alors que les économistes prévoyaient qu'elles poursuivent leur hausse des deux mois précédents.

Mais d'autres indicateurs publiés les semaines précédentes laissent penser que le rythme de contraction de l'économie américaine est de moins en moins élevé, comme le pense M. Bernanke.

«Une stabilisation de l'activité économique est le premier pas vers la reprise. Certainement, nous n'aurons pas de reprise durable sans stabilisation de notre système financier et nos marchés du crédit», ajoute le banquier central.

«Les conditions économiques actuelles sont difficiles, mais les fondements de notre économie sont solides, et nous ne sommes confrontés à aucun problème qui ne puisse être résolu avec de la clairvoyance, de la patience et de la persévérance», estime-t-il, se disant «optimiste».

M. Bernanke écarte par ailleurs le risque d'une reprise brutale de l'inflation.

«Actuellement, à cause de la faiblesse de la conjoncture ici et dans le monde, l'inflation a été moindre que (ce que souhaite la Fed, soit 2% par an), et notre meilleure prévision est que l'inflation va rester très basse pendant un moment», explique-t-il.

Cette prévision a été confirmée par l'évolution des prix à la production en mars, qui ont reculé de manière attendue, de 1,2% par rapport à février.

«Même si l'inflation semble partie pour être faible pendant un certain temps, le moment viendra où l'économie recommencera à se renforcer, les marchés financiers se rétabliront, et la demande de biens et services, qui est actuellement très faible, repartira à la hausse», déclare M. Bernanke.

Selon lui, la banque centrale américaine «prend son obligation d'assurer la stabilité des prix de manière extrêmement sérieuse».

«Je peux vous assurer que les responsables de la politique monétaire sont totalement engagés à agir de la manière nécessaire pour retirer au moment adapté le soutien exceptionnel fourni actuellement à l'économie, et nous avons confiance dans notre capacité à le faire», a-t-il répété.