Les prix à la production aux États-Unis ont reculé fortement et de manière inattendue en mars, déjouant totalement les attentes des analystes, selon les données publiées mardi par le département américain du Travail.

En données corrigées des variations saisonnières, ces prix ont chuté de 1,2% par rapport au mois précédent, alors qu'en moyenne les économistes tablaient sur une stabilité de cet indicateur.Sur un an, les prix à la production sont désormais en baisse de 3,5%, le rythme le plus rapide depuis janvier 1950.

Les prix facturés par les producteurs ont en effet eu tendance à reculer rapidement depuis août, ayant aligné cinq mois de baisse consécutifs à la fin de l'année 2008, avant de connaître deux mois de correction à la hausse cette année (+0,8% en janvier et +0,1% en février).

La baisse de mars est entièrement imputable à la chute des prix à la production de l'énergie (-5,5%) et de l'alimentation (-0,7%, cinquième mois consécutif de baisse).

Sans ces deux composantes, les prix à la production sont en effet stables par rapport à février, comme le prévoyaient les analystes. Ces prix dits «de base» montrent moins de volatilité, n'ayant connu aucun mois de baisse ni en 2008 ni en 2009, et étant même en hausse de 3,8% sur un an.

Ces tendances contradictoires dans l'évolution des prix illustrent le débat actuel entre économistes sur la possibilité d'une déflation ou d'une inflation brutale, que les chiffres ne permettent pas de trancher mois après mois.

Dans l'énergie, les prix à la production de l'essence ont enregistré en mars une baisse de 13,1%. Les prix du fioul domestique ont connu la même tendance, avec une baisse de 13,2%.