Le Produit intérieur brut (PIB) américain devrait voir sa chute ralentir et se stabiliser au deuxième semestre, avant de «progresser lentement» en 2010, même si de nombreux risques demeurent, selon les minutes de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed publiées mercredi.

Lors de cette réunion des 17 et 18 mars, «les prévisions des membres (du Comité) pour le deuxième semestre 2009 et pour 2010 ont été revues en baisse», indique ce document de la Réserve fédérale (Fed).

Désormais, les dirigeants de la banque centrale américaine s'attendent à ce que «le PIB ralentisse sa chute progressivement jusqu'à se stabiliser au second semestre de cette année et progresse lentement l'année prochaine, à mesure que les marchés financiers se détendront, que les effets de la relance budgétaire se feront sentir, que les ajustements de stocks iront à leur terme et que la correction du marché du logement touchera à sa fin».

Le document note malgré tout que l'incertitude est encore grande concernant l'avenir.

«La plupart des participants» à la réunion estimaient qu'à court terme, les risques de dégradation de la conjoncture «prédominaient», du fait de la dégradation du marché de l'emploi, qui risque de continuer à peser sur les dépenses de consommation et sur l'investissement, et d'une détérioration possible des conditions d'attribution du crédit du fait des pertes des banques.

Les minutes ne fournissent pas de prévisions de croissance chiffrées. Les dernières en date ont été publiées en février avec les minutes de la réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de janvier.

Les dirigeants tablaient alors sur une contraction du PIB comprise entre 0,5 et 1,3% en 2009 et une reprise de 2,5 à 3,3% en 2010 aux États-Unis.

Mais lors de leur réunion de mars, «presque tous les participants ont dit que la conjoncture s'était détériorée par rapport aux attentes qui étaient les leurs en janvier», indiquent les minutes.

Le PIB américain a reculé de 6,3% en rythme annuel au quatrième trimestre 2008, et un des dirigeants de la Fed, Richard Fisher, a estimé mercredi que la baisse avait été similaire au premier trimestre

Pour les dirigeants de la banque centrale, «les conditions d'obtention du crédit étaient encore très difficiles, et les marchés financiers restaient fragiles et instables» en mars.

Selon les minutes, les membres du Comité sont «largement convenus que les exportations ne devraient pas être une source de soutien à l'activité économique américaine à court terme» du fait de la dégradation de la conjoncture mondiale.

D'autre part, ils «n'ont pas interprété la hausse des mises en chantier de logements de février», après sept mois de baisse «comme une nouvelle tendance, mais certains [participants] ont fait remarquer» que la construction de logements ne pouvait plus tomber beaucoup plus bas.

Parmi les rares signes d'amélioration, les minutes de la Fed relèvent «un fort volume d'émissions obligataires d'entreprises» les mieux notées par les agences d'évaluation financière.

Lors de sa réunion de mars, le FOMC a décidé d'intensifier ses rachats de titres émis par les principaux organismes de refinancement hypothécaires et de lancer un programme de rachat de bons du Trésor à long terme afin de débloquer les marchés du crédit et de faire baisser les taux d'emprunt immobilier.

Selon les minutes, les participants «sont convenus que la masse monétaire devrait augmenter fortement du fait de ces achats d'actifs supplémentaires», mais ils ont estimé qu'il y avait peu de risques que l'inflation remonte à court terme, vu la faiblesse de l'activité.