Le groupe informatique américain IBM (IBM) a décidé de retirer sa proposition de rachat de son concurrent Sun Microsystems (JAVA), après que ce dernier a rejeté l'offre, a rapporté lundi le New York Times.

Le conseil d'administration d'IBM se serait résolu dimanche à retirer son offre sur Sun, un jour après que la direction de ce dernier eu jugé trop bas le prix proposé, a rapporté le quotidien, citant des sources proches du dossier.IBM a fait une première offre à son concurrent il y a une dizaine de jours à 9,55 $ US par action, avant de l'abaisser samedi à 9,40 $, ce qui valorisait Sun autour de 7 milliard, relate le journal.

Selon le NYT, le conseil d'administration de Sun, réuni samedi, n'aurait pas, dans un premier temps, rejeté cette proposition catégoriquement, mais aurait d'abord exigé des «garanties» qu'IBM considérait «onéreuses», avant de notifier à son rival la fin de leurs discussions exclusives.

«Sun désirait s'assurer de dispositions plus strictes pour réduire la capacité d'IBM à rompre l'accord», souligne le journal.

Cependant, «si l'offre (d'IBM) n'est plus sur la table, les deux parties pourraient recommencer à discuter si l'action de Sun chute et si des investisseurs importants pressent l'entreprise d'accepter un accord», tempère le NYT.

Par ailleurs, il est difficile de savoir «si la décision d'IBM ne constitue pas une tactique de négociation pour arriver à un accord sur les ultimes points de contentieux» entre les deux groupes, commente-t-il.

L'intérêt d'IBM pour l'inventeur du langage Java a été éventé dans la presse et n'a à ce jour jamais été confirmé par les parties intéressées. Bien que révisée, l'offre d'IBM restait supérieure à la capitalisation boursière de Sun, qui est de 6 milliards environ.

Le rachat de Sun, qui permettrait à IBM de se développer dans le stockage de données, Internet, les télécoms et les serveurs, serait la plus grosse acquisition de l'histoire du groupe.

Mais plusieurs analystes doutent du bénéfice pour IBM de mettre la main sur Sun, certes propriétaire du langage Java et du système de gestion de données MySQL, mais qui enchaîne les pertes et les restructurations.

IBM, à l'inverse, fait partie des entreprises ayant le mieux résisté à la crise, en ayant diversifié ses services. La part du marché américain des deux groupes fusionnés pourrait atteindre 42% dans les serveurs et 65% dans le stockage de données.