Les manufacturiers et les exportateurs canadiens font preuve d'un optimisme inégalé depuis le début de l'année 2009 quant aux conditions d'affaires à venir au cours du prochain trimestre, selon le dernier sondage du groupe Manufacturiers et exportateurs du Canada (MEC), dont les résultats ont été publiés vendredi.

Le bilan de l'Enquête sur les perspectives du monde des affaires, réalisée au cours du mois de mars, suggère que le ralentissement économique semble être en train de freiner. Des moments difficiles demeurent toutefois à prévoir, particulièrement si la crise du crédit, qui a nui à plusieurs compagnies, se poursuit.

«C'est une lueur d'espoir dans un contexte plutôt sombre», a affirmé vendredi le président de MEC, Jayson Myers, par voie de communiqué. «Je crois que les effets économiques ne se sont pas encore fait sentir, mais c'est tout de même une bonne nouvelle de constater ce ralentissement du repli économique», a-t-il estimé.

Le sondage a été mené pendant les deux premières semaines du mois de mars, auprès de 717 entreprises.

Environ 49% des répondants ont indiqué qu'ils s'attendaient à une baisse des commandes pour la période qui s'échelonne du mois de mars au mois de juin, une chute de sept points de pourcentage par rapport aux 56% des sondés qui ont donné la même réponse au mois de février.

Les nouvelles sont également encourageantes du côté des chercheurs d'emploi, puisque 13% des entreprises interrogées ont affirmé qu'elles prévoyaient augmenter l'embauche au cours des trois prochains mois, contre 11% un mois plus tôt.

Le nombre de compagnies qui prévoient des mises à pied a aussi diminué le mois dernier, passant de 45%, en février, à 42%.

Malgré les réponses plus optimistes des répondants en ce qui concerne les ventes et l'emploi, le resserrement du crédit demeure un problème pour les manufacturiers et les exportateurs canadiens. Cinquante-neuf% des entreprises ont rapporté avoir des difficultés d'accès à des niveaux adéquats de financement, notamment à un fonds de roulement, des lignes de crédit plus importantes ainsi qu'un accès au financement de nouvelles technologies et de développement de produits.

«L'accès au crédit constitue encore un obstacle majeur pour les entreprises de toutes les tailles pendant cette récession, a souligné M. Myers. Rapidement, nous devons résoudre ensemble le casse-tête du crédit sinon nous risquons de voir plus d'entreprises, même les très innovatrices et productives, mettre à pied encore plus de travailleurs et, même, fermer.»

«Si les entreprises ne peuvent avoir rapidement accès au crédit, l'effondrement financier pourrait se traduire par un effondrement industriel au Canada», a-t-il laissé présager.