La perte de 16 000 emplois à Montréal dans les trois derniers mois, dont Statistique Canada a fait état vendredi, commence déjà à se faire sentir dans les commerces de la métropole. Et elle inquiète les autorités municipales, qui s'activent déjà pour relancer l'économie.

Dans son enquête sur la population active, Statistique Canada a révélé que le taux de chômage est resté relativement stable à Montréal entre janvier et février. En revanche, l'organisme fédéral estime que 16 000 emplois ont été perdus dans les trois derniers mois.

 

«C'est un indice qu'il y a des entreprises en difficulté, dit sans détour le responsable du développement économique à la Ville, Luis Miranda. On essaie par tous les moyens de garder nos entreprises, nos emplois. C'est certain que, quand on entend ça, ça nous dérange.»

Aux Galeries de la Cathédrale, rue Sainte-Catherine, les effets du ralentissement économique sont déjà bien visibles. Même si des centaines de personnes magasinaient, hier après-midi, plusieurs commerçants ont confié que les ventes étaient au mieux stables, au pire désastreuses. D'ailleurs, trois commerces y ont fermé leurs portes dans les dernières semaines.

«Ici, on a tous gardé nos emplois, mais on a dû réduire nos heures», a indiqué l'employé d'une bijouterie, qui a préféré ne pas se nommer. Juste à côté de sa porte, les façades d'une librairie et d'une agence de voyages sont fermées de grilles. Les deux commerces ont cessé leurs activités depuis les Fêtes.

Le gérant d'une boutique d'aliments naturels a pour sa part confié que les ventes étaient en baisse. Pourquoi? Plusieurs clients dépensent moins, affirme-t-il, sans doute de peur de perdre leur emploi. L'employé le sait trop bien: le commerce voisin, une boutique de vêtements, a fait faillite il y a quelques semaines à peine.

«Les clients ont encore besoin de nos produits, mais on sent qu'ils se forcent pour acheter», a-t-il constaté.

La semaine dernière, la Ville a promis d'appuyer davantage l'économie sociale et accordé notamment 140 000$ à Montréal Couture, un organisme à but non lucratif du domaine de la mode. Luis Miranda promet d'en faire davantage.

Il rencontrera des commerçants et des décideurs de l'est de Montréal, cette semaine, afin de discuter des moyens de relancer l'économie. Et il précise que le secteur du commerce n'est pas seul à souffrir du ralentissement économique.

«Le problème est partout, a-t-il indiqué. Il faut absolument qu'on arrête cette hémorragie rapidement.»