Le géant pharmaceutique américain Merck (MRK), qui va racheter son concurrent Schering-Plough (SGP), a qualifié de «produits clés» deux médicaments dont le groupe Johnson and Johnson (JNJ), qui les co-distribuait avec Schering-Plough, pourrait réclamer la totalité des droits.

Selon un document transmis aux autorités de régulation américaine et consultable mercredi sur leur site, Merck a rangé parmi les «produits clés» de Schering-Plough l'anti-inflammatoire vedette Remicade, ainsi que sa nouvelle version actuellement en développement, le golimumab.Or, ces deux médicaments font l'objet d'un accord de distribution entre Schering-Plough et la société Centocor de son concurrent Johnson & Johnson, signé en 1998 et amendé en 2007, prévoyant que la commercialisation des deux médicaments soit assurée aux États-Unis par J&J et à l'international (à l'exception du Japon) par Schering-Plough.

En s'appuyant sur une clause de l'accord, Johnson and Johnson aurait la possibilité, à la suite de la fusion entre Merck et Schering-Plough, de réclamer la totalité des droits sur les médicaments concernés.

Pour contourner cette difficulté, la fusion entre Merck et Schering-Plough va prendre techniquement la forme d'une absorption du premier - pourtant beaucoup plus gros - par le second.

«L'accord prévoit de faire appel à un arbitrage contraignant en cas de désaccord. Nous défendrons nos droits vigoureusement si nécessaire, mais à ce point, nous sommes impatients de travailler avec nos collègues de Johnson and Johnson», a tempéré lundi Bruce Kuhlik, le vice-président exécutif de Merck, lors d'une conférence d'analystes.

Les dirigeants de Merck ont indiqué lors de cette conférence qu'ils pensaient conserver les droits sur le Remicade, tout comme sur le golimumab, qu'ils espèrent lancer dès 2009 sous le nom de «Simponi».

Les ventes du Remicade ont rapporté 2,12 milliards de dollars en 2008 à Schering-Plough, selon les résultats annuels de ce dernier publiés début février, et constituent un peu plus de 11% de son chiffre d'affaires.

Par ailleurs, selon les documents transmis mardi au régulateur boursier, Merck s'est engagé à verser à Schering-Plough une indemnité de 2,5 milliards de dollars US au cas où il s'avérerait incapable de financer son acquisition.

De son côté, Schering-Plough s'engage à verser à Merck 1,25 milliard au cas où il accepterait une éventuelle offre concurrente.