Le département du Commerce des États-Unis a une bien mauvaise nouvelle à annoncer ce matin: la mer était si agitée au quatrième trimestre que le recul de l'économie a été le pire depuis 1982.

Ainsi, le Bureau of Economic Analysis du département rapporte que le PIB a rétréci de 6,2% lors des trois derniers mois de 2008 lorsque l'on fait le calcul sur une base annuelle.C'est une forte révision des données publiées à la fin de janvier, alors que l'on croyait que le PIB avait baissé de 3,8%.

Aussi, c'est pire que les prévisions des analystes consultés par Bloomberg, qui tablaient sur 5,4%. En 1982, le déclin était de 6,4%.

La plupart des secteurs d'activité importants ont contribué à ce mauvais rendement.

Le premier moteur économique, soit la consommation, a ralenti de 4,3% pendant le trimestre. L'investissement en immobilier résidentiel, un autre domaine important, a fondu de 22,2%.

Les exportations américaines de biens et services ont chuté de 23,6%, notamment en raison parce que les ventes d'équipement informatique et de logiciels ont souffert. De leur côté, les importations ont diminué de 16%.

Une autre industrie est lourdement frappée par la récession, indique le département du Commerce: les véhicules automobiles ont soustrait 2,04 points de pourcentage au PIB lors des trois derniers mois de 2008.

En sens inverse, les dépenses et investissements du gouvernement fédéral ont augmenté de 6,7% alors que Washington tente de combattre la récession.

Pour l'ensemble de l'année, l'économie américaine a progressé de seulement 1,1%. En 2007, la croissance avait été de 2%.

Pas d'amélioration en vue

Ne vous attendez pas à beaucoup mieux pour le début de 2009, indique Jennifer Lee, économiste de BMO Marchés des capitaux. «Cela prépare le terrain pour une baisse de 5% ou plus au premier trimestre, ce qui serait le déclin le plus marqué sur trois trimestres depuis 1958.»

«Il y a toutefois une bonne nouvelle, indique Francis Généreux, économiste principal au Mouvement Desjardins. Le fait qu'il n'y a pas eu de restockage à la fin de 2008 demandera une moins forte correction de ce côté au début de 2009.»

«Ainsi, poursuit-il, la contribution de cette composante à l'évolution du PIB devrait être un peu moins négative au cours du présent trimestre. Malgré cela, le PIB réel continuera de décroître jusqu'à l'automne.»

M. Généreux affirme que «cette récession est sévère; la chute de la production et de l'emploi nous le rappelle. Il faut espérer que les efforts de relance mis de l'avant par les autorités publiques aideront à une éventuelle stabilisation de la situation.»