Le portail internet Yahoo! (yhoo) a annoncé jeudi aux autorités boursières américaines (SEC) le départ de son directeur financier Blake Jorgensen, tandis que son nouveau PDG Carol Bartz annonçait une nouvelle structure de gestion, centrée sur une meilleure écoute des clients.

«Blake Jorgensen, directeur financier de la société, va quitter» Yahoo!, mais il va rester durant une «période de transition» et le temps qu'un successeur lui soit trouvé, a précisé le groupe.

M. Jorgensen est le deuxième dirigeant dont le départ est annoncé cette semaine: le patron des activités d'information, Neeraj Khemlani, est parti lundi rejoindre l'activité numérique du groupe de presse Hearst.

Parallèlement, Mme Bartz, aux commandes depuis six semaines et aux prises avec un recul du marché publicitaire, a indiqué sur le blogue de la société qu'elle mettait en place «une nouvelle structure de gestion qui, je crois, va permettre à Yahoo! de se remettre beaucoup plus vite sur pied».

«Pour nous chez Yahoo!, cela veut dire que tout devient plus simple, nous pourrons prendre des décisions plus rapidement», a dit Mme Bartz. «Pour vous qui utilisez Yahoo! tous les jours, cela nous permettra de vous offrir des produits qui vous feront dire 'waouh!'«, a-t-elle promis.

À cette fin, elle a promis une meilleure prise en compte des doléances de clients, avec une structure dédiée. «Après avoir reçu beaucoup d'appels au bureau de clients en colère, je me suis rendu compte qu'on pourrait s'améliorer pour vous écouter et vous soutenir», a-t-elle dit.

Son départ s'inscrit dans le cadre d'un vaste mouvement de redéfinitions de postes, dévoilé jeudi par un porte-parole, avec notamment des responsabilités accrues pour le directeur des technologies Ari Balogh.

Les activités seront par ailleurs divisées en deux région: États-Unis, chapeautés par Hilary Schneider, qui avait déjà d'importantes responsabilités, et international, pour lequel Yahoo! recherche un responsable.

La nouvelle structure devrait rester en place pendant «deux à quatre ans», selon le groupe, qui se ménage la possibilité d'apporter des «aménagements».

Intervenant mercredi soir encore devant des analystes financiers, M. Jorgensen avait évoqué la possibilité et les difficultés d'un éventuel partenariat dans les activités moteur de recherche, convoitées par Microsoft.

«Nous ne sommes pas opposés à un accord qui maximiserait la valeur de l'activité (moteur de recherche) d'une façon ou d'une autre, qu'il s'agisse d'un partenariat ou d'une vente à long terme», avait-il dit.

Mais, avait-il souligné, «ce dont les gens ne se rendent pas bien compte c'est la complexité, et à quel point les activités sont enchevêtrées».

L'aboutissement d'un éventuel partenariat avec Microsoft pourrait être facilité par la mise à l'écart de M. Yang, qui s'était opposé à un rachat pur et simple l'an dernier. Cette perspective tient les investisseurs en haleine, à l'affût des moindres indices sur les intentions de Mme Bartz.

Yahoo! est actuellement le moteur de recherche numéro deux aux États-Unis, avec 21% de parts de marché, loin derrière Google (63%).