Un tribunal du travail berlinois a confirmé mardi en deuxième instance le licenciement d'une caissière de supermarché renvoyée après 31 ans de services pour avoir détourné 1,30 euro, dont le cas a suscité un mouvement de solidarité en Allemagne.

Barbara E. est accusée par son employeur, la chaîne de supermarchés Kaiser's, d'avoir utilisé à son profit deux bons d'un montant de 48 et 82 centimes d'euros, obtenus en échange de bouteilles consignées et oubliés par un client dans le supermarché de l'est berlinois où elle travaillait.Elle avait été licenciée sans préavis en janvier 2008.

Le tribunal du travail de Berlin-Brandebourg a jugé lundi en deuxième instance que son licenciement était fondé, faisant valoir que les faits avaient été confirmés par des témoignages et par les relevés de caisse.

«La propriété de l'employeur n'est pas à la disposition (des salariés) quel que soit le montant en cause et même en cas d'ancienneté importante», selon le communiqué du tribunal, qui fait état d'une «perte de confiance irréparable» entre employée et employeur.

La Confédération des syndicats allemands (DGB) a dénoncé lundi un jugement qui «tire au canon sur des moineaux.»

La caissière, qui travaille depuis 31 ans pour la même chaîne de supermarchés, propriété d'État pendant la RDA et rachetée par l'enseigne Kaiser's après la réunification, affirme que sa participation à des grèves a joué un rôle dans son renvoi.

Mère de trois enfants et deux fois grand-mère, cette quinquagénaire est devenue une célébrité en Allemagne sous le surnom d'«Emmely». Un comité de soutien a été créé, et nombre de responsables politiques et de syndicalistes ont pris fait et cause pour elle.