L'industrie de la construction connaît encore des ennuis liés à la récession, comme en témoigne le recul de 13% enregistré dans les mises en chantier en janvier.

Selon les données que publie la Société d'hypothèque et de logement ce matin, 2021 nouvelles maisons ont commencé à lever de terre.Il y a un an, 2330 mises en chantier ont été répertoriées. Janvier est toutefois stable si l'on compare cette période à décembre.

La baisse de janvier est presque généralisée mais dans la région de Sherbrooke, les mises en chantier ont doublé.

Dans le secteur des maisons individuelles, le recul est de 25%. Les difficultés touchent toutes les régions sauf Sherbrooke. En sens inverse, la copropriété est en hausse comparativement à janvier 2008.

Le logement collectif se porte aussi mieux que la maison traditionnelle, la baisse se limitant à 9% le mois dernier.

Une baisse prévisible

Les chiffres sont généralement négatifs mais il ne faut pas s'en surprendre, dit la SCHL. «Le recul, ainsi que son ampleur, était attendu et concorde avec notre prévision», résume Kevin Hughes, économiste principal pour le Québec au sein de cette société fédérale.

Dans l'ensemble du Canada, la situation n'est guère plus rose. Les mises en chantier ont plongé de 11% à 18 700 unités, le plus faible niveau depuis le début de 2001.

Sébastien Lavoie, économiste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, croit que toutes les conditions étaient là pour causer une diminution.

«Après tout, écrit-il dans une note aux investisseurs, le marché du travail perd des plumes, les ménages sont moins confiants depuis cet automne, et Ottawa a resserré les règles du jeu en abolissant les hypothèques avec une période d'amortissement de 40 ans et aucune mise de fonds.»

Il ne faut pas s'attendre à une amélioration soudaine dans le secteur, avertit M. Lavoie. «Même si les taux hypothécaires pourraient baisser encore au cours des prochains mois en raison d'une réduction de taux anticipée à la Banque du Canada, ce ne sera pas suffisant pour compenser tous les autres facteurs négatifs qui nous semblent plus prépondérants dans l'ensemble.»

Ainsi, ajoute l'économiste, «le nombre de mises en chantier passera de 47 825 unités en 2008 à 38 000 unités en 2009, soit une baisse anticipée de 20,5 %. La descente devrait se poursuivre en 2010 avec un recul additionnel de 8% (35 000 unités).»