L'administration Obama estime nécessaire l'adoption rapide par le Congrès du gigantesque plan de relance actuellement en débat.

 Le Sénat américain traversait vendredi une journée «cruciale» pour le sort du plan de relance économique soutenu à bout de bras par le président Barack Obama, alors que les chiffres du chômage publiés vendredi étaient plus alarmants que jamais.

Les États-Unis ont supprimé 598 000 emplois en janvier, qui a été le mois le plus destructeur d'emploi depuis décembre 1974. Le taux de chômage a bondi de 0,4 point pour atteindre 7,6%, son plus haut niveau depuis septembre 1992.

Réagissant à ces chiffres, M. Obama a vivement critiqué la lenteur du débat sénatorial. «Il est inexcusable et irresponsable d'être ainsi bloqué et retardé pendant que des millions d'Américains sont licenciés», a-t-il dit.

Vendredi après-midi, le président a ajouté une pression supplémentaire sur les parlementaires en dépêchant au Capitole son secrétaire général Rahm Emanuel, qui n'a fait aucun commentaire devant la presse.

Dans les coulisses du Sénat, un groupe de sénateurs «modérés» tentaient, de réunion en réunion, de trouver un compromis pour tailler dans les quelque 920 milliards du plan de relance. L'ambition de ce groupe est de ramener le coût total du plan de relance au alentours de 800 milliards de dollars, pour gagner des voix républicaines sans perdre celle des démocrates.

Depuis plusieurs jours, le sénateur démocrate Ben Nelson et sa collègue républicaine Susan Collins, avec une poignée de leurs collègues des deux partis, ont entrepris des discussions à huis clos pour tenter de trouver un terrain d'entente sur un amaigrissement qui satisferait les deux camps.

«Notre but est d'essayer de boucler cela aujourd'hui», a dit vendredi après-midi à la presse le sénateur Ben Nelson en reconnaissant que le camp démocrate «n'avait pas encore assez de voix républicaines» pour le moment.

Les débats avaient été ajournés jeudi soir pour permettre au groupe des modérés de poursuivre ses négociations.

Vendredi matin, à la réouverture des débats au Sénat, le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a appelé ses collègues à adopter rapidement le «plan de relance et de réinvestissement américain». Il a qualifié la journée de «cruciale pour notre pays et le Congrès».

Selon des sources démocrates, un vote pourrait intervenir entre 17H00 et 19H00 vendredi. Mais les critiques républicaines n'ont guère baissé en intensité.

«Il est temps d'agir -- mais pas en faisant n'importe quoi», a lancé le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell. Les républicains, qui cherchent à obtenir davantage de réductions d'impôts et moins de dépenses publiques dans le plan de relance, disposent d'une minorité de blocage de 41 sièges sur 100 au Sénat.

Avant d'adopter le plan de relance, le Sénat doit terminer d'examiner une série d'amendements et clore le débat par un vote formel.

Le plan est en discussion au Sénat depuis lundi. Une première version du plan, d'un montant total de 819 milliards, a été adoptée par la Chambre des représentants à majorité démocrate, sans aucune voix républicaine, malgré les appels à l'union nationale lancés par Barack Obama.

Une fois que le Sénat se sera prononcé, les deux chambres devront confronter leur versions respectives au sein d'une «conférence» chargée de trouver un texte de compromis.