Avec des revenus publicitaires en chute libre, les journaux canadiens ont dû supprimer des postes et fermer des divisions pour maintenir le cap, une hausse des revenus publicitaires sur l'internet les aidant à survivre un peu plus longtemps, le temps de faire la transition vers cette nouvelle technologie.

Mais maintenant que le New York Times a rapporté pour la première fois, en début de semaine, une baisse de ses ventes publicitaires trimestrielles, les experts s'inquiètent de la possibilité qu'une réorientation des quotidiens vers l'internet ne soit pas suffisante pour sauver les médias traditionnels.

Les compagnies resserrent leurs budgets publicitaires et l'effet se fait sentir rapidement, a affirmé Rob Young, premier vice-président aux services de planification pour PHD Canada, une agence de recherche de Toronto.

M. Young prédit que les revenus publicitaires des journaux vont chuter à un rythme renversant en 2009 et que la situation sera peut-être même pire que celles des trois dernières récessions.

Les propriétaires de quotidiens font l'erreur d'assumer qu'une migration vers Internet leur permettra de sauver leur modèle d'entreprise, selon lui.

M. Young a estimé qu'elles devraient plutôt trouver le moyen de convaincre de plus jeunes lecteurs de se mettre à consulter des quotidiens, ce qui, en outre, serait également à l'avantage des publicitaires.

Un journal a la «capacité de rejoindre une grande proportion de la population en une seule journée, ce qui en fait un organe publicitaire attrayant», a-t-il expliqué.

«C'est cette aptitude à communiquer un message publicitaire à 65 pour cent de la population en une seule journée qui est difficile à reproduire dans quelque médium que ce soit, ce qui inclut l'internet», a-t-il souligné.

Mais M. Young demeure cependant prudent en ce qui concerne sa confiance que ce modèle s'avère efficace pour aider toute l'industrie.

«Ce sera une lutte soutenue. Je suis sûr que nous verrons des journaux marginaux être abandonnés ou bien fusionnés», a-t-il affirmé.