Ben S. Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a lancé une mise en garde hier, soulignant que les stimulants fiscaux ne seront peut-être pas suffisants pour susciter un redressement économique.

Ben S. Bernanke, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a lancé une mise en garde hier, soulignant que les stimulants fiscaux ne seront peut-être pas suffisants pour susciter un redressement économique.

En fait, a-t-il ajouté, le gouvernement américain devra peut-être acheter ou garantir des actifs douteux des banques pour requinquer la croissance.

«Il est peu probable que les mesures fiscales réussissent à promouvoir un redressement durable à moins d'être accompagnées de mesures vigoureuses pour stabiliser encore plus et renforcer le système financier», a dit M. Bernanke dans un discours devant le London School of Economics.

«Des garanties et des injections supplémentaires de capital pourraient s'avérer nécessaires pour assurer la stabilité et la normalisation des marchés de crédit», a ajouté M. Bernanke.

Les remarques du président de la Fed indiquent qu'il cherche peut-être à influencer les délibérations parmi les législateurs et les conseillers économiques du président désigné Barack Obama sur la manière d'utiliser les 350 milliards US restants du fonds de sauvetage financier approuvé en octobre dernier. Tandis que certains démocrates souhaitent offrir de l'aide aux propriétaires de maison mal en point, M. Bernanke démontre pour sa part qu'il se concentre davantage sur la question du resserrement du crédit qui affecte les entreprises et les ménages.

Situation fragile

M. Bernanke «vient de saisir que la réalité est pire que ce qu'il avait imaginé», estime Janet Tavakoli, présidente et fondatrice de Tavakoli Structured Finance, à Chicago. «Nous n'avons aucune banque d'affaires qui se tire d'affaire, ajoute-t-il. Toute la situation est très fragile.»

M. Bernanke a recommandé trois approches en ce qui concerne les actifs en proie à des difficultés.

L'achat par le public des actifs douteux constitue une possibilité, comme cela avait d'abord été prévu dans le cadre du programme TARP (Trouble Asset Relief Program) du secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson.

Le gouvernement pourrait aussi consentir, moyennant une commission ou des bons de souscription, à absorber une partie des pertes de certains portefeuilles d'actifs en proie à des difficultés, a-t-il dit.

Les autorités réglementaires américaines ont utilisé cette méthode récemment pour venir à la rescousse de Citigroup.

Une autre mesure «consisterait à mettre sur pied et à capitaliser des banques dites 'mauvaises' qui achèteraient des actifs d'institutions financières en échange de liquidités et d'actions dans les banques en difficultés», a dit M. Bernanke.