Les détenteurs des 32,3 milliards de dollars en papiers commerciaux figés depuis 17 mois peuvent enfin encaisser ces jours-ci des intérêts encourus sur leurs titres. Une partie, du moins.

Les détenteurs des 32,3 milliards de dollars en papiers commerciaux figés depuis 17 mois peuvent enfin encaisser ces jours-ci des intérêts encourus sur leurs titres. Une partie, du moins.

La somme d'intérêts distribués s'avère bien inférieure à ce à quoi les investisseurs en PCAA pouvaient s'attendre à l'origine, quand ils ont acheté ces titres de placement à très court terme, il y a deux ans.

En fait, il manque 650 millions des 1,7 milliard de dollars de la cagnotte d'intérêts qui devaient être encourus d'août 2007 à août 2008, révèlent les documents finaux du Comité de restructuration des PCAA, divulgués hier une semaine après l'approbation du plan en cour à Toronto.

Cette amputation est attribuable à deux causes principales: les défauts de paiement d'intérêts de certaines catégories de PCAA viciés, ainsi que les énormes frais de la restructuration, encore prévus à un peu plus de 300 millions.

Ce montant de frais inclut toutefois diverses réserves, pour incidence fiscale notamment, dont le besoin reste à confirmer au cours des prochaines semaines.

En cas d'inutilité, ces réserves seraient ajoutées à la portion d'intérêts encourus sur les PCAA pour la période de cinq mois depuis septembre 2008, après le premier anniversaire de la crise.

La comptabilisation et le paiement de ces intérêts finaux sur les PCAA, moins les frais nets de restructuration, sont prévus d'ici la fin de févier.

Mais entre-temps, les détenteurs de PCAA devront se contenter d'un premier paiement d'arrérages d'intérêts rétréci à seulement 1,05 milliard, au lieu des 1,7 milliard espérés à l'origine.

Pour le contexte, cette somme réduite correspond à un rendement annuel d'intérêt d'à peine 3,2% sur les 32,3 milliards de PCAA viciés. C'est deux points de pourcentage de moins que ce qui était anticipé à l'origine.

Par ailleurs, cette rétribution d'intérêt, tardive et diminuée, ne suffira évidemment pas à combler les importantes pertes de dépréciation des PCAA subies par leurs détenteurs.

Selon leurs déclarations comptables publiées jusqu'à présent, cette dépréciation frôle les 25% du lot total des PCAA. Ça correspond à une valeur d'au moins 8 milliards de titres volatilisée par la crise financière.

Parmi ces détenteurs de PCAA, on note surtout des institutions financières québécoises: la Caisse de dépôt et placement (12 milliards), la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins. Mais aussi, plusieurs sociétés et organismes du secteur public québécois et diverses sociétés d'affaires, comme le détaillant Jean Coutu et le voyagiste Transat AT.