La Banque d'Angleterre a baissé son taux directeur d'un demi-point à 1,5% jeudi, une première dans l'histoire de l'institution, destinée à redynamiser une des économies du Vieux Continent les plus touchées par la crise économique et financière.

La Banque d'Angleterre a baissé son taux directeur d'un demi-point à 1,5% jeudi, une première dans l'histoire de l'institution, destinée à redynamiser une des économies du Vieux Continent les plus touchées par la crise économique et financière.

«L'économie mondiale semble devoir affronter un ralentissement inhabituellement sévère et de façon synchronisée (...) La croissance des échanges mondiaux sera certainement cette année une des plus faibles depuis longtemps» a affirmé le communiqué publié à la suite de la décision.

«Le Comité (de politique monétaire, NDLR) a jugé à sa réunion de janvier que les récentes mesures d'assouplissement monétaire, ainsi que les mesures de politique budgétaire, la chute substantielle de la livre sterling et les perspectives de baisse de l'inflation fourniraient un stimulus important pour aider l'économie dans l'année qui vient» ajoutait le document.

Cependant, la Banque précise ne pas avoir opté pour un «stimulus monétaire» plus important en raison «de la volatilité impliquée par la réduction de la TVA» décidée par le gouvernement, et «des risques de passer sous l'objectif des 2% d'inflation», le dernier rapport sur l'inflation faisant même état de tensions déflationnistes susceptibles de s'aggraver courant 2009.

Cette décision fait suite à trois baisses consécutives depuis octobre, quand le loyer de la livre était à 5%.

Aujourd'hui, même si la récession n'est pas encore officiellement déclarée au Royaume-Uni, contrairement à d'autres pays d'Europe, il est évident pour la totalité des économistes qu'elle le sera en janvier, avec la publication des chiffres de croissance du quatrième trimestre, qui devraient montrer un nouveau recul du Produit intérieur brut (PIB) après déjà une baisse de 0,6% au troisième trimestre.

En raison de l'ampleur de la crise affectant, davantage que la plupart des autres pays européens, le Royaume-Uni, des rumeurs font même état de la possibilité d'adoption d'une politique «d'assouplissement quantitatif», qui consiste à accroître massivement la masse monétaire en vue de relancer l'économie, suivant l'exemple américain.

Le ministre britannique des Finances, Alistair Darling, a cependant démenti jeudi l'affirmation du Times selon laquelle il réfléchissait à la mise en place d'une telle politique.

«Personne ne parle de faire tourner la planche à billets. Il faudra qu'il y ait un débat sur ce que l'on peut faire pour aider l'économie si les taux d'intérêt approchent de zéro, comme c'est le cas aux États-Unis. Mais pour nous, un tel débat est totalement hypothétique», a-t-il déclaré.

«Ces taux sont les plus bas jamais atteints depuis la création de la Banque en 1694, ce qui prouve la sévérité de la crise affectant l'économie britannique» commentait Howard Archer de l'institut IHS Global Insight.

Rassurés par une telle mesure, les cambistes, dont certains craignaient une baisse plus importante des taux, ont favorisé la livre sterling qui s'est immédiatement affichée en hausse de plus de deux pence face à l'euro, autour de 0,89 livre pour un euro.