Cia Vale do Rio Doce, deuxième producteur mondial de nickel, est susceptible d'annoncer d'autres baisses de production au Canada pour faire face à la baisse de la demande et pour exercer des pressions sur les travailleurs dans le cadre de négociations pour une convention collective, ont indiqué des analystes.

Cia Vale do Rio Doce, deuxième producteur mondial de nickel, est susceptible d'annoncer d'autres baisses de production au Canada pour faire face à la baisse de la demande et pour exercer des pressions sur les travailleurs dans le cadre de négociations pour une convention collective, ont indiqué des analystes.

Il est prévu que Vale entame les discussions avec ses travailleurs de Sudbury, en Ontario, au mois d'avril prochain avant une fermeture prévue pour fins d'entretien en mai. Des analystes, dont Raymond Goldie, de Salman Partners Inc., soutiennent que Vale pourrait chercher à prolonger la fermeture des installations pour réduire les stocks et pour renégocier certains avantages consentis aux travailleurs.

L'entreprise, dont le siège se trouve à Rio de Janeiro, au Brésil, a annoncé le mois dernier une suspension d'une certaine production au Canada à cause de la baisse de la demande dans un contexte de ralentissement économique mondial.

L'offre supérieure à la demande

L'offre de nickel a excédé la demande chaque mois depuis février 2007, époque où le marché présentait un déficit de 4600 tonnes, selon des données du Nickel Study Group, un organisme établi à Lisbonne, au Portugal. Le prix du métal qui entre dans la fabrication de l'acier inoxydable a chuté de 56% l'an dernier à Londres. Les installations de Vale à Sudbury fournissent 9,4% de la production mondiale de nickel fini, précise M. Goldie.

«L'utilisation finale du nickel, soit l'acier inoxydable, est très faible et il ne serait pas surprenant d'assister à une fermeture ou des travaux d'entretien de longue durée», estime Tony Robson, un analyste de BMO Capital Markets. À Sudbury, les activités de Vale pourraient être interrompues pendant deux ou trois mois si l'entreprise opte pour une telle mesure, selon M. Robson.

Cory McPhee, un porte-parole de Vale, a dit que la société n'était pas en mesure de faire des commentaires.

Les négociations en vue d'une nouvelle convention collective qui expire le 31 mai doivent commencer au début d'avril et elles concernent environ 3500 travailleurs membres du syndicat United Steelworkers (USW).

La convention collective actuelle comprend des primes fondées sur la rentabilité de la division de Sudbury et sur le prix du nickel, qui avait atteint un sommet record en mai 2007. Grâce à ces primes, certains mineurs ont pu empocher cette année-là jusqu'à 200 000$, précise M. Goldie.

Les prochaines négociations seront les premières depuis que l'entreprise a obtenu les actifs de nickel à la suite de l'acquisition, au prix de 16,7 milliards US, d'Inco Ltd. en 2006.