Le secteur automobile en pleine crise s'est efforcé d'ouvrir des perspectives en mettant l'accent sur les voitures électriques au salon de Detroit, mais l'avenir demeure sombre pour les grands constructeurs américains confrontés à la chute libre de leurs ventes.

Le secteur automobile en pleine crise s'est efforcé d'ouvrir des perspectives en mettant l'accent sur les voitures électriques au salon de Detroit, mais l'avenir demeure sombre pour les grands constructeurs américains confrontés à la chute libre de leurs ventes.

Les dirigeants du secteur n'ont pas caché la gravité de la crise. 2009 sera «un vrai défi», a prévenu le PDG de Chrysler, Bob Nardelli, tandis que son homologue de General Motors, Rick Wagoner, a promis «d'accélérer considérablement le plan de restructuration» de GM.

«Nous constatons l'impact et la férocité de la récession aux États-Unis», a observé Fritz Henderson, directeur exécutif de GM.

Le marché américian a plongé de 18% en 2008, à son plus bas niveau depuis plus de quinze ans, à 13,2 millions de véhicules, et les responsables du secteur s'attendent à une année 2009 encore «très difficile», en particulier au premier semestre. Dans ses dernières prévisions, l'institut IHS Global Insight table sur un nouveau plongeon des ventes à 10,5 millions.

«Notre principale inquiétude porte sur la confiance des consommateurs qui a disparu», explique Donald Esmond, vice-président de Toyota États-Unis pour le secteur automobile. «Nous espérons que le plan de relance (gouvernemental) pourra redonner confiance».

Chrysler et GM se sont en tout cas efforcés de répondre aux interrogations et aux inquiétudes, en insistant sur leur viabilité à long terme. M. Nardelli a assuré que Chrysler serait en mesure de rembourser l'aide d'urgence de 4 milliards de dollars reçue.

Le gouvernement américain a débloqué in extremis un paquet d'aide de 13,4 milliards de dollars en décembre pour GM et Chrysler, assorti de conditions de restructuration draconiennes et de la présentation de plans de développement avant la fin mars.

Le troisième grand constructeur américain, Ford, qui n'a pas eu recours aux aides d'urgence, a présenté à Detroit un programme de développement de voitures électriques et hybrides sur quatre ans.

Ce thème a été très largement décliné au salon, où les constructeurs continuent à parier sur des véhicules moins gourmands pour relancer leurs ventes, au-delà de la chute récente des prix des carburants.

General Motors a présenté la version de série de sa voiture électrique Volt, et annoncé l'implantation aux États-Unis d'une usine de batteries lithium-ion, marquant ainsi son «engagement dans l'électrification de l'automobile», a dit Rick Wagoner.

D'autres constructeurs ont dévoilé des voitures électriques encore à l'état de prorotype, comme l'allemand Daimler avec la Blue Zero et le japonais Toyota avec la petite FT-EV.

Les motorisations hybrides (essence-électricité) continuent à susciter une floraison de nouveaux modèles. Toyota a présenté la troisième génération de son emblématique Prius, attendue à la fin du printemps, tandis que son compatriote Honda a dévoilé la version de série berline Insight. Chrysler a aussi dévoilé trois prototypes hybrides.

Mais la crise a donné au salon de Detroit une tonalité de sérieux et de retenue. L'accent a été mis sur les efforts pour proposer des voitures plus économiques au grand public et les «concept cars» extravagants n'étaient pas de mise.

Quelques prototypes préfigurant peut-être des véhicules à venir ont toutefois été montrés comme le roadster Volkswagen BlueSport, le coupé Audi Sportback ou la petite Lincoln C.

Quant aux marques de luxe, la présence des Jaguar, Bentley, Maybach, Aston Martin, Lamborghini ou Maserati apparaissait comme un défi à l'atmosphère de crise ambiante.

Le salon international de Detroit ouvre au grand public le 17 janvier et attend quelque 700 000 visiteurs jusqu'au 25 janvier.