Une avalanche de mauvaise nouvelles dans les banques et le secteur automobile déprimait à nouveau les marchés mardi, en dépit des espoirs suscités par l'entrée en fonction du nouveau président américain.

Une avalanche de mauvaise nouvelles dans les banques et le secteur automobile déprimait à nouveau les marchés mardi, en dépit des espoirs suscités par l'entrée en fonction du nouveau président américain.

L'annonce lundi de pertes colossales chez Royal Bank of Scotland (RBS) a effrayé mardi les investisseurs à Tokyo et Hong Kong, où les Bourses ont terminé en chute de respectivement 2,31% et 2,9%.

En Europe, les bourses étaient également en nette baisse en milieu d'après-midi: à 10h00, Londres perdait 0,67%, Francfort 1,18% et Paris 1,94%.

À Wall Street, le Dow Jones cédait 2,09%, tandis qu'à Toronto le TSX reculaite de 1,82% à 8 680,55 points.

Les mauvaises nouvelles étaient légion mardi, particulièrement dans le secteur automobile.

Le géant japonais Toyota a annoncé un recul de ses ventes de 4% en 2008 et dans la foulée a remplacé son PDG par Akio Toyoda, petit-fils du fondateur. En outre, selon la presse, Toyota prévoit de supprimer à nouveau 3000 postes de travail temporaires au Japon.

Toujours au Japon, Mitsubishi Motors va suspendre une partie de sa production en mettant à l'arrêt une partie de ses usines en février.

En Allemagne, BMW a annoncé également qu'il allait mettre 26.000 de ses employés au chômage partiel du 1er février au 31 mars.

Aux États-Unis, Chrysler, en grande difficulté, a trouvé son chevalier blanc: Fiat, qui prendra au moins 35% de l'américain en échange de l'accès à sa technologie.

En France, le président de Renault Carlos Ghosn a affirmé que la «survie d'un certain nombre de constructeurs et de fournisseurs» de l'automobile était «en jeu». Le Premier ministre François Fillon a annoncé que les aides françaises au secteur totaliseraient au final «5 ou 6 milliards d'euros».

Dans le reste de l'industrie, le groupe d'aluminium Rio Tinto Alcan a annoncé la suppression de 1100 emplois dans le monde et la fermeture d'une usine d'électrolyse au Québec.

Les inquiétudes concernant les banques européennes ont été ravivées lundi après l'annonce par RBS d'une perte qui pourrait se monter à quelque 28 milliards de livres en 2008.

Au Royaume-Uni toujours, l'action de la banque britannique Lloyds Banking Group continuait à chuter mardi, cédant 25% à la mi-séance, sur fond de spéculations sur de fortes dépréciations, voire une possible nationalisation de l'établissement.

En France, BNP Paribas perdait plus de 10%, des informations de presse indiquent mardi que la banque devrait afficher un résultat net d'environ 3 milliards d'euros en 2008, ce qui serait inférieur aux attentes des analystes.

En Belgique, l'action de KBC continuait de plonger pour la troisième séance consécutive, les investisseurs s'inquiétant des risques liés à la forte présence du bancassureur sur certains marchés fragilisés par la crise, comme l'Irlande ou l'Europe orientale.

Côté macro-économie, les pronostics alarmants se sont multipliés en Asie et en Europe.

Le gouvernement japonais a encore dégradé mardi son diagnostic mensuel sur l'économie nationale, estimant que la situation «empire rapidement» et que l'activité industrielle ralentit clairement.

En décembre, le moral des ménages japonais a chuté à son plus bas niveau depuis 1982, date de la naissance de l'indice de confiance des consommateurs au Japon. Les Japonais craignent notamment de plus en plus pour leur emploi.

En Grande-Bretagne, l'inflation a ralenti en décembre à 3,1% sur un an contre 4,1% en novembre, et en Italie les commandes à l'industrie se sont effondrées de 26,2% en novembre sur un an.

En Autriche, la banque centrale a prédit «une récession plus grave et plus longue que prévue» et abaissé sa prévision de croissance pour le 1er trimestre 2009: elle table sur un recul du PIB de 0,5% contre -0,3% prévu jusqu'ici.

En revanche l'Allemagne a vu une forte remontée surprise du baromètre de confiance ZEW en janvier, qui mesure la confiance des milieux financiers pour l'économie allemande. Il a augmenté de 14,2 points à -31,0 points en janvier, selon des chiffres nettement meilleurs que prévu

Sur les marchés des changes, l'euro a encore reculé face au dollar, atteignant son plus bas depuis un mois, sous les 1,30$, victime d'un rapport très pessimiste de Bruxelles sur les perspectives économiques en Europe. La livre dégringolait également après les pertes abyssales de RBS.

Lundi la Commission européenne avait affiché son pessimisme, prévoyant un recul du PIB de 1,9% en 2009 dans la zone euro, avec une hausse du taux de chômage de près de trois points entre 2008 et 2010, à 10,2% en 2010.