L'artère 8 Mile de Detroit est entrée dans la légende depuis qu'un gars du coin, le rappeur Eminem, en a fait un film.

L'artère 8 Mile de Detroit est entrée dans la légende depuis qu'un gars du coin, le rappeur Eminem, en a fait un film.

Ce grand boulevard est-ouest sépare la ville de Detroit des riches banlieues. D'un côté, il y a les piaules placardées et les bagnoles qui rouillent. De l'autre, les demeures bien entretenues et les voitures neuves.

Mais l'impression est souvent trompeuse. En y regardant de plus près, on voit que la crise du crédit et des Trois Grands de l'auto ont étendu les problèmes de Detroit à sa banlieue.

«À Detroit, une maison comme ça ne passerait pas 24 heures sans être défoncée et dépouillée, dit Kyra Coleman, de l'organisme Detroit Community Watch en désignant une jolie maison bordée d'arbustes bien taillés. Mais regarde comme il faut.»

Il n'y a pas de voiture dans l'entrée, pas de rideaux aux fenêtres. Puis on aperçoit le petit signe qui ne trompe pas: l'avis, dans la fenêtre, qui stipule que la banque a repris la maison. Une fois qu'on a compris le truc, on les voit partout. Dans la communauté de Roseville, on peut compter jusqu'à huit de ces maisons reprises par la banque en parcourant un seul coin de rue.

Somerset Collection est un luxueux centre commercial de la banlieue de Troy dont les deux sections sont reliées par un long pont de verre qui s'étend au-dessus de l'autoroute 75. Tant les bijoutiers que les vendeurs de vêtements l'ont confirmé à La Presse Affaires: «Depuis que Wall Street a planté, on mange nos bas», a confié un vendeur d'électronique de luxe, qui, malgré le plan de sauvetage de l'industrie automobile, s'attend à une difficile année 2009.