La banque américaine Citigroup (C) a confirmé mardi l'existence de pourparlers avec sa concurrente Morgan Stanley (MS) sur une fusion de leurs activités de vente de produits financiers aux particuliers, alimentant les inquiétudes d'une partie du marché sur sa santé financière.

La banque américaine Citigroup [[|ticker sym='C'|]] a confirmé mardi l'existence de pourparlers avec sa concurrente Morgan Stanley [[|ticker sym='MS'|]] sur une fusion de leurs activités de vente de produits financiers aux particuliers, alimentant les inquiétudes d'une partie du marché sur sa santé financière.

Dans un communiqué laconique, Citigroup a indiqué que des négociations avaient bien été engagées sur un éventuel rapprochement des activités de «courtage de détail» de Smith Barney, l'un des joyaux de son vaste empire, avec la «gestion de fortune» de Morgan Stanley.

Refusant d'en dire plus «à ce stade», il a indiqué qu'aucun accord définitif n'avait été atteint, et même qu'un accord n'était pas certain alors que certains médias annonçaient une annonce officielle dans la journée.

Selon Richard Bove, analyste chez le courtier Ladenburg Thalmann, le chiffre d'affaires de Smith Barney atteint 10 milliards de dollars et son bénéfice net «peut-être un milliard de dollars», ce qui en ferait l'une des activités les plus rentables du géant en difficultés.

«Si (Citi) en vendait seulement la moitié, ainsi que le contrôle, on pourrait imaginer un prix de 5 milliards de dollars», calcule M. Bove.

Mais M. Bove s'inquiète que Citigroup, qui devrait annoncer de nouvelles pertes trimestrielles la semaine prochaine après avoir déjà accumulé 20 milliards de pertes en un an, ne soit contraint à brader son joyau.

La presse chiffre jusqu'à présent la rentrée nette d'argent espérée par Citigroup d'une telle opération à un maigre 2,5 à 3 milliards de dollars.

Wall Street a commencé par sanctionner Citigroup après la confirmation des discussions, lui faisant perdre dans un premier temps plus de 6%, après un plongeon de plus de 17% la veille. Mais moins d'une heure avant la fin de séance, le titre se reprenait de 2,86% à 5,76 dollars.

Pour Jon Ogg, analyste s'exprimant sur le site 247Wallst.com, il serait plutôt positif que Citi décide de garder une partie au moins de Smith Barney.

«Mais si les pourparlers évoluent et finissent par inclure tout, tout, tout de Smith Barney, alors Citi doit se préparer à essuyer encore de nouvelles critiques du marché», estiment M. Ogg.

Il y a quelques mois encore, le directeur général de la banque Vikram Pandit avait assuré qu'il n'entendait aucunement se défaire de Smith Barney.

Mais Citigroup a été renfloué à hauteur de 45 milliards de dollars au total par les autorités américaines à l'automne, et beaucoup soupçonnent que les autorités insistent pour qu'elle fasse un sérieux délestage.

«Citigroup fait face à des pressions considérables, tant en interne que de la part du gouvernement, pour démanteler ses opérations et pour lever des capitaux», avait relevé lundi Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Le Wall Street Journal a affirmé dans son édition électronique que l'accord sur Smith Barney ne serait que la première étape d'une «réorganisation majeure», devant aboutir à un recentrage sur deux activités et la vente du tiers des actifs.

Citigroup ne ferait plus que de la banque de gros pour les grosses entreprises et de la banque de détail dans certains marchés du monde. Seraient notamment sacrifiées les activités de crédit à la consommation et de cartes de crédit.

Né de la fusion en 1998 du groupe bancaire Citicorp et du groupe de services financiers Travelers Group, Citigroup s'était développé avec l'ambition d'être présent dans tous les métiers de la banque.

Artisan de cette stratégie, Robert Rubin, ancien secrétaire au Trésor de Bill Clinton, a annoncé vendredi qu'il démissionnait de ses fonctions de conseiller spécial.