McKesson Corp. (MCK), de San Francisco, leader nord-américain de la distribution en gros de produits pharmaceutiques et de consommation, offre par sa filiale canadienne d'acheter Uniprix, le numéro un au Québec pour le nombre de pharmacies, six mois après l'achat de Proxim (ex-Essaim).

McKesson Corp. [[|ticker sym='MCK'|]], de San Francisco, leader nord-américain de la distribution en gros de produits pharmaceutiques et de consommation, offre par sa filiale canadienne d'acheter Uniprix, le numéro un au Québec pour le nombre de pharmacies, six mois après l'achat de Proxim (ex-Essaim).

Ce deuxième rachat rapide au Québec va accroître la concurrence de McKesson Canada face à Jean Coutu et Pharmaprix (du leader canadien Shoppers Drug Mart), qui prennent de l'expansion et font du maraudage chez les voisins. McKesson défend son marché, soulignent des analystes.

Le rachat d'Uniprix n'est par contre pas encore dans la poche, notamment chez de jeunes pharmaciens, selon des sources.

Les pharmaciens propriétaires de la bannière Uniprix doivent voter sur l'offre de McKesson Canada, de Montréal, «dans les prochaines semaines», déclare le porte-parole, Pierre Gince. «Le vote favorable n'est pas automatique, mais McKesson Canada n'a pas fait hier une offre hostile. Le conseil d'administration d'Uniprix a accepté le dépôt de l'offre de McKesson», précise Pierre Gince.

En juillet dernier, La Presse Affaires a évoqué des négociations entre McKesson et Uniprix. «Après, on a négocié et voici l'offre de McKesson», dit Pierre Gince.

Près de 200 pharmaciens détiennent des actions d'Uniprix et souvent plus d'une pharmacie, explique le porte-parole. Ce n'est pas en assemblée générale qu'ils voteront, mais ils signeront plutôt un document au siège social pour céder leurs actions.

Numéro deux au Québec pour le volume d'affaires, derrière Jean Coutu, le groupe Uniprix compte 4000 employés et réalise un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de dollars. Pierre Gince souligne qu'Uniprix a perdu une pharmacie à Coaticook, mais l'a remplacée et en ouvrira plusieurs autres en quelques mois, dont à La Prairie et à McMastersville.

Le prix de l'acquisition n'a pas été révélé, ni par le président d'Uniprix, François Castonguay, ni par celui de McKesson Canada, Domenic Pilla. McKesson a payé un bon prix pour Proxim, assure Guy M. Papillon, fondateur de cette ex-Essaim.

Par contre, selon des sources, le bilan financier d'Uniprix ne serait pas aussi reluisant et le prix offert en tiendrait compte. «Les négociations ont duré longtemps, ajoute un analyste d'un grand courtier canadien, mais McKesson semble disposé à payer le prix pour maintenir son réseau de clientèle», malgré la concurrence de Jean Coutu et de Pharmaprix. «Le prix offert sera suffisant pour convaincre les pharmaciens d'Uniprix», selon Jacques Nantel, professeur et secrétaire général de HEC Montréal. L'industrie de la pharmacie doit se consolider, selon lui.

En mettant la main sur la bannière Uniprix, McKesson obtiendra un droit de préemption (premier refus) sur les pharmacies maraudées par les concurrents, en leur faisant une offre égale pour garder leur affiliation au groupe, souligne David Hartley, analyste de BMO Marchés des capitaux. Pharmaprix sera plus touchée que Jean Coutu par ce rachat de McKesson, selon lui.

Le Québec est un marché très convoité, car ses pharmacies remplissent en moyenne 90 000 ordonnances par année, comparativement à 40 000 ailleurs au Canada, ajoute David Hartley.

Après le rachat de Proxim et d'Uniprix, le Québec ne comptera plus qu'un seul regroupement de pharmaciens indépendants qui possèdent leur bannière, soit Familiprix, souligne son vice-président et chef de la direction, Claude Gariépy. «Nous sommes en bonne santé, Familiprix regroupe 275 pharmacies et va en ouvrir huit autres durant l'exercice complété le 31 mars 2009», dit-il. Claude Gariépy n'a pas élaboré sur l'offensive de McKesson, ni le président du leader québécois, François-Jean Coutu.

Guy Papillon et François Castonguay ont tenté une fusion d'Essaim (Proxim) et d'Uniprix en 2003, pour solidifier ces regroupements, mais sans succès. Par contre, Guy Papillon voit d'un bon oeil l'arrivée de McKesson. D'ailleurs, le grossiste promet de conserver le modèle d'affaires d'Uniprix, souligne sa porte-parole, Line Chapdelaine.

LES PHARMACIES AU QUÉBEC

Nombre d'établissements

Uniprix - 351 *

Jean Coutu - 323

Familiprix - 265

Proxim - 238

Brunet - 187

Pharmaprix - 165

*: Inclut la bannière Clinique santé, propriété de McKesson Canada gérée par Uniprix

Source: Association québécoise des pharmaciens propriétaires