Alors qu'Ottawa prépare son plan de stimulation économique en vue du budget fédéral du 27 février, presque toutes les industries canadiennes tendent leur chapeau vers le ministre des Finances, Jim Flaherty.

Alors qu'Ottawa prépare son plan de stimulation économique en vue du budget fédéral du 27 février, presque toutes les industries canadiennes tendent leur chapeau vers le ministre des Finances, Jim Flaherty.

Hier, c'était le tour des firmes biotechnologiques, qui, même avant la crise financière, peinaient à trouver du financement. La crise empire leurs difficultés, alors que 50% des firmes biotechs membres de l'association BIOTECanada signalent avoir tout juste assez d'argent pour faire affaires jusqu'à la fin de 2009; 25% prévoient être à sec dès juillet 2009.

Pour sauver ce secteur à haut savoir, BIOTECanada a demandé hier trois des mesures exceptionnelles et temporaires visant à susciter l'investissement dans les firmes biotechnologiques canadiennes, les rendre plus concurrentielles et préserver les emplois du secteur.

BIOTECanada demande au gouvernement fédéral de permettre, une fois seulement, aux petites entreprises qui font de la recherche d'obtenir des sommes équivalentes à leurs pertes fiscales accumulées, à la condition que les entreprises réinvestissent ces sommes dans la recherche et développement (R&D). «Notre estimation préliminaire est que cela coûterait entre 200 et 300 millions au trésor public», a dit hier Kasia Majewski, de BIOTECanada.

Chez BioQuébec, qui a fait lundi dernier une demande semblable au gouvernement du Québec, on estime à 130 millions le coût pour le gouvernement du Québec.

BIOTECanada demande aussi que le prochain budget permette à toutes les entreprises qui font de la recherche au Canada -peu importe la nationalité de leurs propriétaires- d'être admissibles aux programmes de crédits d'impôt remboursables à la R&D.

À l'heure actuelle, seules les «compagnies à capital fermé sous contrôle canadien» ont droit à ce programme de crédits d'impôt qui permet aux firmes de recevoir de l'argent pour une partie de leurs dépenses. L'élargissement du programme aux filiales canadiennes de firmes biotechs étrangères est nécessaire pour protéger les emplois et la masse critique de savoir, affirme Mme Majewski: «L'important est que la recherche se fasse au Canada», dit-elle. «Selon les estimations du ministère des Finances, chaque dollar dépensé en recherche et développement au Canada génère 1,10$ en activité économique au Canada», ajoute-t-elle.

Cette demande de BIO-TECanada permettrait aussi aux petites firmes biotechs de demeurer admissibles aux crédits d'impôt remboursables même après leur éventuelle entrée en Bourse, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Pour encourager les investisseurs privés au très risqué secteur biotechnologique, BIOTECanada demande aussi que le fédéral exempte les nouveaux investissements en biotechnologie des gains en capitaux éventuels.