Ça y est, c'est décidé, vous voulez tenir un budget. Ce sera plus facile avec un bon outil. Chaque année, des lecteurs nous redemandent la grille de compilation annuelle que nous présentons en page 3.

Ça y est, c'est décidé, vous voulez tenir un budget. Ce sera plus facile avec un bon outil. Chaque année, des lecteurs nous redemandent la grille de compilation annuelle que nous présentons en page 3.

Les spécialistes de la question sont les diverses ACEF du Québec (voir la liste sur www.consommateur.qc.ca). Certaines travaillent avec leur propre outil, d'autres avec le Guide des finances personnelles de la collection Protégez-vous, préparé avec l'ACEF de l'est de Montréal.

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Les logiciels comme Budget Express peuvent faciliter les calculs, voire ajouter un petit côté ludique à l'exercice. «Mais il faut quand même noter ses dépenses», insiste la spécialiste Hélène Talbot. On ne s'épargne pas un effort de discipline.

Quatre catégories

Le Centre d'intervention budgétaire et sociale de la Mauricie (CIBES) propose de diviser les dépenses en quatre catégories.

Les dépenses annuelles fixes sont celles qui doivent être acquittées une fois par année et qui sont connues à l'avance. Le meilleur exemple est l'immatriculation de la voiture.

Les dépenses mensuelles - loyer, télécommunications - sont elles aussi assez faciles à prévoir.

Les dépenses hebdomadaires regroupent essentiellement les dépenses personnelles et l'alimentation, plus difficiles à établir.

Il y a enfin les dépenses annuelles variables, dont on ne connaît pas précisément l'ampleur: les vêtements, les réparations de l'auto ou de la maison, les vacances...

Autre difficulté: l'argent qui aurait dû être réservé aux dépenses annuelles servira souvent à n'importe quelle autre sauce sur le point de coller.

Pour faciliter l'exercice, Bertrand Rainville, conseiller au CIBES, propose la technique des trois comptes (qui en fait sont quatre, comme les mousquetaires).

Dans le compte principal, où les paies sont déposées, on ne conserve que les sommes nécessaires aux dépenses mensuelles, fixes et connues.

Dans le deuxième compte, on conserve l'argent réservé aux dépenses courantes hebdomadaires et quotidiennes. Chaque semaine, la somme nécessaire y est virée automatiquement du compte principal.

Les surplus sont versés dans le troisième compte, que Bertrand Rainville appelle compte coussin. Il sert aux dépenses annuelles fixes et variables - ces "imprévus" qui reviennent ponctuellement chaque année.

«L'argent disponible pour tout ce qui peut arriver est dans le compte coussin», explique-t-il. On est ainsi capable d'évaluer en tout temps l'ampleur du surplus disponible.

Idéalement, un quatrième compte recevra l'argent destiné à l'épargne.

Comment comprimer

«En situation de crise - perte d'emploi etc. -, les gens ont quand même tendance à maintenir leur train de vie dans l'espoir qu'ils vont se replacer, observe Bertrand Rainville. C'est l'erreur à éviter. Il faut immédiatement s'ajuster.»

Comment? C'est un autre délicat problème...

«Il faut rester réaliste, préconise Hélène Talbot. Il y a des gens qui sont pleins de bonne volonté, qui commencent un budget et qui arrêtent de vivre.»

Monsieur mange au restaurant tous les midis depuis 20 ans? Plutôt que de promettre d'apporter son lunch toute la semaine, mieux vaut restreindre ses ambitions à un objectif réaliste de deux ou trois jours. «Sinon, on ne tiendra pas le coup et on mettra la faute sur le budget», prévient Mme Talbot.

Commencez par de «petites coupes savantes» plutôt que par de grandes compressions dramatiques, propose également Bertrand Rainville. «Entraînez-vous!» dit-il.

Hélène Talbot donne l'exemple de l'afficheur téléphonique: vous est-il vraiment utile? «De toute manière, vous allez répondre!» lance-t-elle.

Ce n'est qu'après trois ou quatre mois, une fois que la discipline sera installée et que les véritables chiffres seront apparus, que des décisions plus draconiennes pourront être prises.