Les groupes américains de distribution ont révélé jeudi l'étendue du désastre pour leurs ventes cruciales de la période des fêtes de fin d'année, à l'issue d'un mois de décembre où le consommateur s'est montré très prudent dans ses dépenses.

Les groupes américains de distribution ont révélé jeudi l'étendue du désastre pour leurs ventes cruciales de la période des fêtes de fin d'année, à l'issue d'un mois de décembre où le consommateur s'est montré très prudent dans ses dépenses.

Ces résultats, portant sur les cinq semaines allant du 1er décembre au 3 janvier, ont surpris par leur faiblesse, dans une atmosphère de récession qui a obligé les magasins à accorder des rabais très tôt dans la saison. Les titres du secteur étaient sanctionnés à la Bourse de New York.

Les commerces ont également été desservis par une météo défavorable, glaciale dans certaines régions.

Dans l'ensemble, le Conseil international des centres commerciaux (ICSC) a indiqué que les ventes des chaînes de magasins aux États-Unis s'étaient contractées de 1,7% à magasins comparables par rapport à un an plus tôt, et de 2,2% pour les deux mois de novembre et décembre.

La chaîne de grands magasins Macy's a fait état d'une baisse de ses ventes de 4,7% en décembre par rapport à la même période de l'année précédente, et 4% à magasins comparables. Elle a annoncé la fermeture de 11 magasins, pour un total de 960 emplois.

Au magasin amiral new-yorkais de Macy's, sur la 34e rue, qui s'autoproclame «le plus grand magasin du monde», la nouvelle n'a guère surpris.

«Ici au stand des cosmétiques, ça marche bien», note un vendeur, «mais je sais que le magasin dans son ensemble ne marche pas aussi fort. Ils ont embauché 5000 personnes pour Noël, ils ne les gardent pas».

D'autres distributeurs pourraient suivre et fermer des établissements.

«Cela va être affreux. Clairement, c'est dur pour les distributeurs puissants et bien capitalisés. Donc, on peut imaginer ce qui se passe chez les acteurs plus faibles», a souligné une analyste du secteur chez Goldman Sachs, Adrianne Shapira, interrogée sur la chaîne CNBC.

Nordstrom, autre enseigne de grands magasins, a fait mieux que ce qu'il attendait, mais il s'agit d'une baisse de 8%, et 10,6% à magasins comparables. De même que JCPenney (-6,8%, -8,1% à magasins comparables), qui partait aussi avec des prévisions très pessimistes.

Le groupe Sears (-7,3% à magasins comparables) relève les performances contrastées de sa propre enseigne, de moyenne gamme (-12,8%), et de sa filiale Kmart, moins chère (-1,1%).

L'habillement a été un secteur à la peine. En témoignent les mauvaises performances de Gap (-12%, et -14% à magasins comparables), Abercrombie & Fitch (-18%, et -24% à magasins comparables) ou American Eagle Outfitters (-10%, et -17% à magasins comparables).

American Apparel (+10%, et +3% à magasins comparables) fait exception en bénéficiant d'un effet de mode: il mise sur le «made in USA».

Dans le luxe, la fin d'année a été terrible.

Saks, qui déplore que «les consommateurs (aient) continué à reporter leurs achats des prix d'origine vers les promotions et soldes», a vu ses ventes chuter de 18,9% (-19,8% à magasins comparables). Le chiffre d'affaires de Neiman Marcus a plongé de 26,4% (-27,5% à périmètre comparable).

Les gagnants de ces fêtes ont été les enseignes pratiquant les plus bas prix, avec en tête Wal-Mart dont les ventes (hors essence) ont progressé de 4,3% (1,9% à périmètre comparable). Mais le numéro un mondial fait moins bien que prévu et a dû revoir à la baisse ses prévisions de résultats trimestriels.

Parmi ceux qui profitent de la chasse aux bonnes affaires figurent également Ross (+6%), Kohl's (+3,6%) ou Target (+0,2%).