La direction du Journal de Montréal a accusé jeudi le Syndicat des travailleurs de l'information du quotidien (STIJM) de «vouloir conduire la négociation dans une impasse».

La direction du Journal de Montréal a accusé jeudi le Syndicat des travailleurs de l'information du quotidien (STIJM) de «vouloir conduire la négociation dans une impasse».

Les deux parties se sont rencontrées jeudi matin à la demande du conciliateur que Québec a nommé dans le dossier, Pierre-Marc Bédard.

Dans un courriel envoyé à des cadres du Journal et de Quebecor, propriétaire du quotidien, la présidente et éditrice Lyne Robitaille affirme que le STIJM est revenu à la table jeudi avec une «copie conforme - et rien d'autre» de sa proposition de la semaine dernière.

Dans le message, obtenu par La Presse Canadienne, Mme Robitaille précise que le syndicat a servi à l'employeur «un ultimatum sur la base de cette proposition».

Une porte-parole de Quebecor, Isabelle Dessureault, a confirmé l'existence du courriel. Elle n'a pas voulu commenter la situation davantage, sauf pour dire que la réunion de jeudi n'a duré que cinq minutes.

Mme Robitaille reproche au STIJM d'avoir «inutilement retardé le processus d'une précieuse semaine». Elle évoque des «rumeurs persistantes» selon lesquelles le syndicat tiendrait un vote de grève «vendredi ou samedi».

L'éditrice du Journal termine sa missive en précisant que le comité de négociation de l'employeur «est toujours disponible pour une reprise sérieuse des discussions» et que Quebecor entend «respecter» la trêve conclue au début du mois avec le syndicat, en vertu de laquelle il ne doit y avoir ni moyen de pression ni discussion sur la place publique jusqu'à 23h59, vendredi soir.

Souhaitant respecter la trêve, le syndicat n'a pas voulu commenter la situation, jeudi.

Louis-Serge Houle, porte-parole de la Fédération nationale des communications (CSN), à laquelle est affilié le STIJM, a néanmoins assuré qu'aucune assemblée générale n'était convoquée pour l'instant.

Une source syndicale, qui a requis l'anonymat, s'est par ailleurs étonnée que le courriel de Mme Robitaille fasse surface en pleine trêve. La position patronale a peu bougé depuis le début des négociations, l'automne dernier, a ajouté la source.

Il a été impossible de savoir si les parties se retrouveront à la table des négociations vendredi.

Mercredi, le STIJM a tenu une assemblée générale au cours de laquelle les membres ont unanimement réaffirmé leur confiance à l'endroit des représentants syndicaux. Le syndicat a fait part de cet appui à l'employeur et au conciliateur lors de la brève rencontre de jeudi.

Un important fossé sépare les deux parties, notamment au sujet de la convergence avec les autres médias de Quebecor, de l'organisation du travail et de la durée de la semaine de travail.