Le constructeur automobile américain Chrysler, dont le groupe italien Fiat s'apprête à prendre 35% du capital, a multiplié les alliances internationales au cours de son histoire agitée, qui l'a déjà mené plusieurs fois au bord de la faillite.

Le constructeur automobile américain Chrysler, dont le groupe italien Fiat s'apprête à prendre 35% du capital, a multiplié les alliances internationales au cours de son histoire agitée, qui l'a déjà mené plusieurs fois au bord de la faillite.

Fondé en juin 1925 par Walter Chrysler, le constructeur s'est vite hissé au niveau de ses principaux rivaux Ford et General Motors, étoffant sa gamme avec des marques filiales comme Plymouth et Dodge.

Dans les années 1960, le groupe se lance à l'assaut du marché européen en prenant des participations majoritaires au sein des constructeurs britannique Rootes, français Simca et espagnol Barreiros. L'aventure européenne se termine en 1978 lorsque Chrysler revend ces activités au groupe Peugeot (PSA).

La crise pétrolière et la concurrence japonaise affaiblissent le groupe sur le marché américain et, en 1979, le groupe doit se résoudre à demander l'aide des pouvoirs publics pour éviter la faillite.

Lee Iacocca, un ancien responsable de Ford, prend les rênes du constructeur et impose un sévère plan de restructuration.

Le groupe se sépare alors de ses activités dans le secteur de la Défense et reprend des parts de marché grâce à des modèles plus économiques. Il se place sur le marché des monospaces en pleine explosion aux États-Unis et en Europe. Il fait fabriquer certains modèles en Autriche.

En 1987, le groupe récupère la célèbre marque Jeep en rachetant à Renault le quatrième constructeur américain AMC, en pleine déconfiture.

En 1998, le groupe allemand Daimler le rachète pour 36 milliards de dollars de l'époque, ce qui reste à ce jour l'une des plus grosses fusions transatlantiques.

Présentée à l'époque comme un «mariage entre égaux» --le nouveau groupe adopte le nom DaimlerChrysler-- l'opération se révèle toutefois rapidement une prise de contrôle pure et simple de Chrysler par Daimler, au grand mécontentement des ouvriers et ingénieurs américains.

Le départ prématuré de l'initiateur de ce rapprochement, Jürgen Schrempp, qui quitte la tête de DaimlerChrysler à la fin 2005, scelle rapidement le sort du constructeur américain. Sous la pression des actionnaires, le nouveau patron de DaimlerChrysler, Dieter Zetsche, fait savoir en février 2007 qu'il étudie toutes les options pour se défaire de Chrysler.

Trois mois plus tard, il annonce la cession de 80,1% du groupe au fonds d'investissement Cerberus, Daimler ne gardant qu'une participation de 19,9%.

Depuis lors, les difficultés de Chrysler n'ont cessé de s'aggraver, et le constructeur a reconnu qu'il était au bord de la faillite.

Dans sa recherche d'un allié, des contacts avaient été noués avec le numéro un américain General Motors. Mais GM, lui-même à court de liquidités, avait renoncé à s'en emparer en novembre.

Une entrée au capital du Japonais Nissan ou de son partenaire français Renault avait longtemps été évoquée à l'automne, sans jamais se concrétiser.

Pour lui permettre de ce restructurer, Chrysler a reçu ces dernières semaines 5,5 G$ US des pouvoirs publics, mais il doit leur faire la preuve de sa viabilité économiques à long terme avant la fin mars, sous peine d'avoir à rembourser les fonds obtenus.