Pendant huit ans, Jacques Duval a cherché qui pourrait le remplacer à la barre de l'agence de pub Marketel. Maintenant qu'il a cédé sa place à l'ancienne présidente de la chambre de commerce, Isabelle Hudon, il part explorer de nouvelles avenues pour son agence, pour la pub... et pour Montréal.
Pendant huit ans, Jacques Duval a cherché qui pourrait le remplacer à la barre de l'agence de pub Marketel. Maintenant qu'il a cédé sa place à l'ancienne présidente de la chambre de commerce, Isabelle Hudon, il part explorer de nouvelles avenues pour son agence, pour la pub... et pour Montréal.
«Je suis dans cette énergie-là actuellement. Aussitôt que je mets un pied en dehors du bureau...»
Jacques Duval se met à claquer des doigts frénétiquement en l'air.
«Y'a des choses qui se passent. Y'a des choses qui vont arriver. C'est sûr. Tu sais, la bougie d'allumage, tout ça?»
Aucun doute possible: Jacques Duval est en pleine forme. «Je suis d'une bonne humeur exemplaire», précise-t-il.
Ça se comprend. Celui qui a dirigé Marketel pendant plus de 20 ans est sur le point de faire ce dont il rêve depuis maintenant huit ans: laisser quelqu'un d'autre diriger son entreprise pour prendre le temps d'explorer ce qu'elle devrait devenir.
«Quand tu diriges une entreprise au quotidien, ton rôle est de faire la part entre l'urgent et l'important, explique-t-il. Ce n'est pas facile. Et dans le feu de l'action, c'est généralement l'urgent qui prend le dessus.»
L'urgent, dans le monde de la publicité, c'est de servir ses clients, explique M. Duval. L'important? «Regarder les grandes directions, les grandes idées pour nos clients et pour nous-mêmes.»
C'est maintenant ce qu'il veut faire. «Ayant le luxe de me distancer de l'urgent, j'ai le bonheur de me consacrer à l'important», dit celui qui porte maintenant le titre de président du conseil d'administration de Marketel.
Ce bonheur, il le doit à la petite blonde qui passe dans le couloir d'un pas énergétique et le salue d'un grand sourire. Un sourire bien connu: c'est celui d'Isabelle Hudon, ancienne présidente de la chambre de commerce du Montréal métropolitain. En octobre dernier, Mme Hudon a annoncé à la surprise générale qu'elle passait chez Marketel pour en devenir la nouvelle présidente.
Leadership, tact, énergie, vision: Jacques Duval n'a que de bons mots pour celle qu'il a installée dans son propre fauteuil. Une passation des pouvoirs qu'il prépare depuis l'an 2000.
Pourquoi a-t-il fallu huit ans? D'abord parce que le principal client de Marketel, Air Canada, s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites en 2003. L'affaire a amené son lot de défis pour l'agence; dans ce contexte, une transition aurait été un peu périlleuse.
«Mais, franchement, il y a aussi que je n'avais pas trouvé la bonne personne, dit M. Duval. Le radar était toujours allumé, j'ai fait des tentatives. Mais rien n'a cliqué avant que je rencontre Isabelle.»
Un parcours en accéléré
L'autre question, c'est le pourquoi. En 2000, Jacques Duval avait 43 ans. Qu'est-ce qui pousse un président aussi jeune à vouloir céder les rênes de l'entreprise qu'il dirige?
«J'avais 29 ans quand j'ai pris la direction de Marketel, rappelle M. Duval. Alors à 43 ans, j'étais déjà vieux! Et le tour du jardin, je l'avais fait.»
Pour la petite histoire, Jacques Duval est le fils du commentateur sportif Lionel Duval. Mais chez le fils, ce n'est pas le sport qui déclenche les passions, mais la musique. Jacques Duval découvre le monde de la pub en écrivant de la musique pour des publicités. Puis les choses déboulent à toute vitesse.
À 20 ans, Jacques Duval est déjà à la tête de sa propre agence, Publicité J.L.Duval inc. Neuf ans plus tard, il fusionne avec Marketel et en prend la direction. Autre coup fumant l'année suivante, quand Marketel met la main sur le bureau montréalais de la multinationale McCann-Erickson - une première.
«J'ai acheté Foster en 1989, j'ai été vice-président exécutif pour l'Amérique du Nord pour McCann... Quand tu as fait toutes sortes de choses qui te sortent de ton quotidien, à un moment donné, tu te dis: been there, done that. J'ai fait le tour, c'est le temps de passer à autre chose.»
Cet «autre chose», pour l'instant, a surtout été consacré à assurer la transition avec Isabelle Hudon. Mais les projets ne manquent pas. Et il faut un certain temps pour comprendre à quel genre de défi veut s'attaquer Jacques Duval...