«Devant l'impasse à la table de négociation», le bureau syndical du Journal de Montréal a convoqué ses quelque 260 membres à une assemblée générale extraordinaire aujourd'hui.

«Devant l'impasse à la table de négociation», le bureau syndical du Journal de Montréal a convoqué ses quelque 260 membres à une assemblée générale extraordinaire aujourd'hui.

C'est par courriel hier, que le bureau syndical a fait l'annonce de la rupture des négociations aux journalistes, employés de bureau et commis aux petites annonces.

Une série de rencontres de négociations en présence du conciliateur Pierre-Marc Bédard a été entreprise le 6 janvier. Comme les deux parties avaient convenu de ne pas faire de déclaration publique avant ce vendredi, le syndicat et l'employeur ont continué d'être avares de détails, hier.

Louis-Serge Houle, responsable des relations avec les médias pour la CSN, a indiqué que la dernière rencontre avec Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] avait eu lieu lundi. Il a par ailleurs précisé qu'un vote sur un mandat de grève n'est pas à l'ordre du jour de la rencontre d'aujourd'hui. L'assemblée générale étant souveraine, tout membre peut cependant en faire la demande.

Selon nos informations, la direction du Journal de Montréal a convoqué tous les cadres à une réunion de dernière minute, hier après-midi, dans le bureau du rédacteur en chef. Isabelle Dessureault, vice-présidente aux affaires publiques chez Quebecor Media, n'a pas voulu faire de commentaire en raison du huis clos convenu entre les parties.

Interrogée sur les embauches faites au quotidien gratuit 24 heures (que possède aussi Quebecor), Mme Dessureault - qui n'a pas voulu en préciser le nombre - a dit qu'elles avaient été faites dans la foulée de la création du site internet, l'automne dernier.

Quebecor a contesté le 7 janvier, en Cour supérieure, une décision de la Commission des relations de travail qui a statué que le Journal de Québec avait eu recours à des briseurs de grève - provenant notamment de l'agence de presse Nomade - pendant les 16 mois du lock-out au quotidien de la capitale.

Des syndiqués inquiets

Employeurs et syndiqués peuvent recourir à la grève ou au lock-out depuis le 1er janvier. Parmi les détails qui inquiètent des syndiqués se trouverait le fait que les journalistes sportifs affectés à la couverture du hockey n'ont pas reçu leur accréditation pour la couverture du Match des étoiles, qui se tient ce dimanche à Montréal. L'employeur soutient qu'il n'en est rien et que les accréditations ont été demandées et obtenues.

Les demandes initiales de l'employeur comprenaient l'augmentation des heures de travail de 30 à 37,5 heures par semaine et l'abandon de la semaine de quatre jours pour tout nouvel employé.

Le syndicat redoute aussi depuis le début du conflit le recours à une convergence illimitée par laquelle les textes du 24 heures, du magazine 7 jours, du site internet Canoë, du Journal de Montréal et du Journal de Québec circuleraient dans tout le réseau, limitant du coup le nombre de journalistes requis.

L'employeur plaide pour plus de flexibilité à l'heure où l'industrie des quotidiens payants vit des moments difficiles.

Si un conflit de travail survient, ce serait le premier de l'histoire du Journal de Montréal, qui a été lancé en 1964 lors d'une grève de La Presse.

Les syndiqués disent miser sur un fonds de grève de 2 millions.