Enfin, les condos à temps partagé volants commencent à être payants.

Enfin, les condos à temps partagé volants commencent à être payants.

Après des années de déficit, des programmes de multipropriétés d'avions comme Flexjet, de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]], et NetJet, une filiale de la firme de Warren Buffett Berkshire Hathaway, ont commencé à afficher des profits.

«Nous considérons que Flexjet fait partie de notre croissance, a déclaré le président de Bombardier Aéronautique Pierre Beaudoin cette semaine à Atlanta, à l'occasion du congrès annuel de la National Business Aviation Association (NBAA). Nous avons étudié comment exploiter la flotte et comment en tirer un bon rendement.»

Le président de Flexjet, Michael McQuay, a soutenu que lors du dernier exercice, les résultats de Flexjet avaient été supérieurs de 67% à ce qui avait été prévu.

«Nous avons eu une première année de profitabilité en 2006-2007, a-t-il déclaré en entrevue avec La Presse Affaires. En 2007-2008, nous avons été encore plus profitables.»

C'est au début des années 2000 que Bombardier a décidé de redresser la barre chez Flexjet.

«Nous avons reconnu que les bases de notre modèle ne fonctionnaient pas comme nous voulions, a indiqué M. McQuay, un Américain au physique imposant. Nous avons mis du temps, des efforts et de l'argent pour améliorer nos services et nos produits et revoir totalement notre force de vente.»

Le succès a fini par suivre, illustré par ce qu'on pourrait appeler la règle du «un de perdu, 50 de retrouvés».

«Pour chaque client que nous perdons au profit d'un autre programme de multipropriété, nous accueillons 50 clients provenant de ces programmes», a affirmé M. McQuay.

Il a notamment attribué cette situation à la qualité des appareils de Flexjet, tous des biréacteurs d'affaires de Bombardier, à la ponctualité du service et à la flexibilité du programme.

Dans un programme de multipropriété d'avions, les clients achètent des parts d'un appareil, ce qui leur donne droit à un certain nombre d'heures par année. Ce n'est pas donné.

Par exemple, un huitième de Challenger 300, qui donne droit à 100 heures de vol par année, coûte 2,6 millions US à l'achat. Il faut toutefois ajouter des frais de gestion mensuel de 22 700 US et un taux horaire de 2760 $ US.

C'est tout de même moins cher qu'exploiter soi-même son propre Challenger 300. Au prix d'achat de 20 millions US, il faut ajouter les salaires des pilotes, des techniciens, les frais d'entretien et de gestion, etc.

Troisième en importance

Flexjet offre une variété d'options, comme la possibilité d'obtenir les services de deux appareils simultanément, ou la possibilité de vendre les heures de vol non utilisées et d'acheter des heures supplémentaires.

Flexjet offre maintenant à ses clients la possibilité d'acheter un appareil au grand complet et de le laisser dans sa flotte, histoire de bénéficier de ses autres services.

À l'heure actuelle, Flexjet est le troisième programme de multipropriété en importance, derrière NetJet, avec environ 50% du marché, et FlightOptions.

«Cet automne, nous pensons prendre la deuxième position devant FlightOptions avec un peu moins de 20% du marché», a affirmé M. McQuay.

Flexjet est un grand consommateur d'appareils Bombardier: sa flotte comprend 90 biréacteurs, un chiffre qui devrait passer à 101 d'ici la fin de l'année.

La création de Flexjet a eu un désavantage pour Bombardier: les autres programmes de multipropriété ont décidé de ne pas acquérir d'appareils de l'avionneur montréalais.

Dans le cas de NetJet, on parle d'une flotte de 704 appareils et de commandes pour 494 appareils supplémentaires.

M. McQuay a plutôt insisté sur un important avantage de Flexjet pour Bombardier.

«Nous sommes le principal exploitant d'appareils Bombardier dans le monde, nous connaissons tout leur cycle de vie, a-t-il expliqué. Nous pouvons donc faire des recommandations aux ingénieurs.»

Il a donné l'exemple du Challenger 300. Les six premiers exemplaires de ce nouvel appareil ont été livrés à Flexjet, qui a pu faire rapidement des recommandations au sujet d'un certain nombre de composants.

«Flexjet nous permet de mieux connaître nos appareils», a confirmé Pierre Beaudoin.