Quand la banque virtuelle ING Direct est débarquée au Canada, elle était la pionnière des comptes à intérêts élevés. Avec son fameux porte-parole hollandais, l'entreprise a défriché le terrain, attirant 1,5 million de clients et plus de 20 milliards d'actifs, en une décennie.

Quand la banque virtuelle ING Direct est débarquée au Canada, elle était la pionnière des comptes à intérêts élevés. Avec son fameux porte-parole hollandais, l'entreprise a défriché le terrain, attirant 1,5 million de clients et plus de 20 milliards d'actifs, en une décennie.

Mais aujourd'hui elle est loin d'être la seule à offrir une alternative aux épargnants qui en ont marre de récolter seulement quelques cents d'intérêts par mois dans un compte de banque traditionnel.

Même les grandes banques ont été forcées de s'ajuster. Au printemps dernier, la Banque Royale est entrée dans la mêlée. Pour lancer son produit, la Royale offrait un taux promotionnel de 4% jusqu'en août. Depuis, il a baissé à 3,75%. Mais il demeure le taux le plus alléchant parmi les grandes banques.

Cet été, c'est HSBC Direct qui est entré en scène, avec un taux promotionnel de 5% pour les nouveaux clients. Mais attention: le taux ne s'applique que du 10 juillet d'ici au 10 octobre 2007. Il ne reste donc moins d'un mois pour profitez du taux promotionnel. Après, il retombera au taux d'intérêt régulier à 3,75%.

Or, plusieurs autres institutions affichent présentement des taux de 4% ou plus (voir tableau). Parmi elle, on retrouve notamment la Banque Dundee. Depuis son lancement en novembre dernier, Dundee a attiré plus de deux milliards d'épargnes, à grands coups de publicité dans les journaux, et de taux d'intérêt défiant la concurrence. L'entreprise a justement été achetée cette semaine par la Banque Scotia, moyennant 260 millions de dollars.

Avec tous ces nouveaux joueurs, il existe maintenant au Canada 29 différents comptes bancaires à taux élevés, offerts par 22 banques, selon la firme de recherche torontoise Investor Economics.

Dans le vaste domaine des investissements liquides (les Canadiens ont près de 800 milliards stationnés à court terme), les comptes à intérêt élevés forment le créneau qui s'est le plus développé, ces dernières années.

Plus précisément, les dépôts dans ces comptes se sont multipliés par cinq, en quatre ans à peine. Ils ont bondi de 14 milliards en 2001, à 74 milliards en 2006, se taillant ainsi une part de marché de 9%... au détriment des fonds de marchés monétaires offerts par les familles de fonds communs de placements.

Et ce n'est pas pour rien. Les fonds de marché monétaire ont des frais élevés qui minent leur rendement. Ainsi, aucun de ces fonds n'a livré un meilleur rendement (sur un an) que les meilleurs comptes d'épargne à intérêts élevés, exception faite de fonds qui nécessitent un investissement minimal de plusieurs dizaines de milliers de dollars et de fonds offerts exclusivement à des groupes de professionnels.

Or, les investisseurs seront peut-être encore plus nombreux à se tourner vers les comptes bancaires à taux élevés, depuis que la crise de liquidité dans le marché du crédit a ébranlé leur confiance envers les fonds marchés monétaires. Vendus comme une alternative sécuritaire aux comptes de banque, ces véhicules de placement ne sont toutefois pas garantis, ont réalisé les investisseurs.

Les comptes bancaires, eux, sont couverts par la Société d'assurance dépôt du Canada, jusqu'à hauteur de 100 000$. Il faut dire également, que même si les noms des nouvelles banques virtuelles sont nouveaux dans le paysage canadien, plusieurs appartiennent à des groupes financiers très puissants.

Par exemple, HSBC Direct est une filiale du Groupe HSBC, de Londres, un des plus gros consortium financier au monde. La Banque ICICI est une filiale de la deuxième plus grande banque indienne. La Banque Manuvie appartient à la plus grande compagnie d'assurances au Canada, une institution financière presque aussi pesante que la Banque Royale.