Les PME se disent plus vertes dans l'est du pays que dans les Prairies, révèlent deux études publiées cette semaine dans le cadre du Mois de la PME. Ce qui ne veut pas dire... qu'elles agissent en conséquence.

Les PME se disent plus vertes dans l'est du pays que dans les Prairies, révèlent deux études publiées cette semaine dans le cadre du Mois de la PME. Ce qui ne veut pas dire... qu'elles agissent en conséquence.

De tous les entrepreneurs du pays, les Québécois sont par exemple les plus nombreux à dire considérer le «facteur vert» lorsqu'ils achètent des équipements technologiques -49% des répondants affirment s'y attarder, comparativement à seulement 28% dans les Prairies, selon un sondage Ipsos-Reid commandé par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).

Une autre étude menée par la FCEI montre aussi que les entrepreneurs québécois et des Maritimes sont plus enclins à faire rimer économie et environnement.

Jusqu'à 19,6% des répondants québécois vont jusqu'à affirmer qu'il faut accorder la priorité à l'environnement quitte à freiner la croissance économique, une position fort peu populaire dans les Prairies.

«On constate qu'il y a une tendance plus verte dans l'est du pays, incluant le Québec, que dans l'ouest du Canada», commente Simon Prévost, vice-président pour le Québec à la FCEI.

La réalité tout autre

Le hic: lorsqu'il s'agit d'environnement, l'herbe semble parfois plus verte dans sa propre cour... que dans celle du voisin de l'Ouest.

«On note une certaine divergence entre les principes auxquels on adhère et la réalité», constate M. Prévost.

Lorsqu'on demande aux entrepreneurs s'ils ont mis en place des programmes pour économiser l'énergie dans leur entreprise au cours des cinq dernières années, par exemple, seulement 13,3% des Québécois disent avoir effectué des changements majeurs, la plus faible proportion du pays.

Et cette fois, ce sont les PME de l'Alberta et de la Saskatchewan qui ont le haut du pavé.

Grands parleurs petits faiseurs, les entrepreneurs québécois? Non, répond d'emblée Simon Prévost.

«Ce que le sondage nous dit, c'est que les entrepreneurs québécois sont préoccupés par l'environnement. Idéalement, si on pouvait mettre en place des mesures, on le ferait. Maintenant, on a besoin d'aide», lance-t-il, dénonçant le manque de mesures gouvernementales pour aider les entrepreneurs.

Moins de paperasserie

La FCEI lance à ce sujet un message aux différents ordres de gouvernement qui se résume simplement: «Réduisez votre paperasserie!». Et ce n'est pas tant pour sauver les arbres que pour permettre aux PME d'y voir clair.

Entre les mesures provinciales, fédérales et municipales, les entrepreneurs peinent souvent à s'y retrouver. Et les Québécois semblent les plus confus de tous.

En matière d'efficacité énergétique, par exemple, les Québécois sont deux fois plus nombreux que les autres Canadiens à répondre qu'ils n'ont pas agi parce que c'est «trop compliqué».

«L'agence d'efficacité énergétique travaille à mettre tant bien que mal certaines mesures, dit Simon Prévost. On travaille avec eux, mais je dirais que c'est encore embryonnaire et qu'il reste beaucoup à faire.»

Champions du recyclage

Si les Québécois font piètre figure en matière d'économie d'énergie, ils apparaissent cependant dans les sondages comme les champions du recyclage.

C'est au Québec que la préoccupation pour la question est la plus forte. Et cette fois, les actions semblent suivre: 79,3% des PME québécoises disent avoir introduit ou accru le recyclage dans leur entreprise, le plus haut score au pays.