La réputation des banques suisses continue d'être écornée aux Etats-Unis: après les multiples déboires d'UBS, Credit Suisse voit désormais deux de ses anciens courtiers poursuivis pour escroquerie devant la justice américaine.

La réputation des banques suisses continue d'être écornée aux Etats-Unis: après les multiples déboires d'UBS, Credit Suisse voit désormais deux de ses anciens courtiers poursuivis pour escroquerie devant la justice américaine.

Les autorités américaines ont annoncé mercredi avoir engagé des poursuites pénales et civiles pour escroquerie et fraude contre ces anciens employés, accusés d'avoir trompé leurs clients en leur vendant des produits d'investissements maquillés pour mieux correspondre à leurs attentes.

La Securities and Exchange Commission (SEC), autorité de régulation des marchés boursiers américains, va poursuivre devant la justice civile ces deux courtiers, Julian Tzolov et Eric Butler.

Le ministère de la Justice a indiqué de son côté que les deux hommes, âgés aujourd'hui de 35 et 36 ans, avaient été inculpés au pénal pour association de malfaiteurs et fraude.

La SEC accuse MM. Tzolov et Buttler d'avoir acheté «sans autorisation pour plus de 1 milliard de dollars de [titres] liés aux crédits immobiliers à risque» et «d'avoir floué leurs clients en leur faisant croire» que ces titres étaient un investissement «liquide et sans risque» alors qu'ils étaient employés dans une division de Credit Suisse Securities (USA) à New York, spécialisée dans la gestion des excédents de trésorerie des entreprises.

Selon la SEC, les titres en question étaient des obligations à taux variables fixés par enchères (Auction Rate Securities - ARS - en anglais).

Selon l'acte d'inculpation, MM. Tzvolov et Butler «ont comploté dans le but d'augmenter leurs commissions» en vendant des «ARS» maquillées en obligations sans risques, indique le ministère dans un communiqué.

Il risquent jusqu'à 25 ans de prison chacun et plus de 5 millions de dollars d'amende.

La SEC affirme que les deux courtiers ont fait croire à leurs clients par le biais de courriers électroniques que ces titres, à l'origine de plusieurs affaires aux États-Unis, étaient adossés à des actifs solides.

Selon l'enquête, ils étaient en fait adossés à des crédits hypothécaires douteux ou à des obligations à risques de type CDO («Collaterized Debt Obligations»), et les clients se sont retrouvés avec plus de 800 millions de dollars de titres invendables après que le marché pour ce type de titres se fut retrouvé paralysé, à compter d'août 2007, par le déclenchement de la crise des crédits hypothécaires à risques.