Efforts de marketing réussis des commerçants? Écoles plus exigeantes? La rentrée scolaire est devenue une intense période de magasinage, avec d'autant plus de stress pour les parents qui font face cette année à une quasi-récession.

Efforts de marketing réussis des commerçants? Écoles plus exigeantes? La rentrée scolaire est devenue une intense période de magasinage, avec d'autant plus de stress pour les parents qui font face cette année à une quasi-récession.

«La rentrée scolaire, c'est notre période de Noël à nous», affirme Alessandra Saccal, directrice des relations publiques chez Staples Business Depot/Bureau en Gros. Le détaillant d'articles de bureau réalise durant cette période ses meilleures ventes de l'année.

Afin de tenter de remédier au ralentissement qui pourrait avoir des conséquences sur son chiffre d'affaires, Bureau en gros a récemment annoncé des baisses de prix sur certains articles d'école: «Nous savions que ce serait plus difficile pour les clients cette année», justifie Mme Saccal.

Pourtant, un sondage mené par Angus Reid pour le compte de Bureau en gros révèle qu'en dépit des conditions économiques difficiles, 79% des acheteurs de fournitures scolaires prévoient de dépenser le même montant ou un montant plus élevé que l'an dernier.

Les dépenses moyennes prévues pourraient dépasser les 200$, alors qu'elles avaient atteint 180$ l'année dernière, selon les chiffres du sondage.

Une tendance qui pourrait être liée aux efforts publicitaires des commerçants: «On entend de plus en plus parler de la rentrée, dès assez tôt dans le mois d'août. J'ai l'impression que c'est en train de devenir une période majeure pour les achats», dit Charles Tanguay, président de l'Union des consommateurs.

«L'école en demande plus aussi. Les listes d'articles à avoir sont de plus en plus précises, il n'y a plus beaucoup de marge de manoeuvre pour la créativité», ajoute-t-il.

Le président du Conseil québécois du commerce de détail, Gaston Lafleur, le confirme: «C'est une période importante. On voit même de plus en plus de publicités pour l'électronique. Bien des étudiants doivent maintenant être munis d'un ordinateur portable.»

Un temps révolu

Le temps où il suffisait d'acheter quelques cahiers et quelques crayons paraît révolu: «Pour les familles à revenu modeste c'est un dur coup», déplore M. Tanguay.

Wal-Mart en profite

Le géant américain du commerce de détail Wal-Mart pourrait être une des entreprises qui tirent profit des circonstances actuelles: «Le ralentissement économique nous sourit. Notre modèle d'affaires prend tout son sens quand les gens ont moins d'argent», déclare le porte-parole de Wal-Mart au Québec, Yanick Deschênes.

Signe d'attentes élevées, l'action de Wal-Mart a bondi de façon importante depuis le début de l'année.

La rentrée scolaire est la deuxième période la plus lucrative de l'année pour Wal-Mart.

Les clients de l'entreprise achètent des gommes à effacer et des crayons, mais aussi des vêtements et des produits électroniques: «Pour les vêtements, c'est très fort, pour l'électronique c'est très, très fort», dit M. Deschênes, qui confirme un engouement pour des articles de mobilité comme le iPod et les téléphones cellulaires.

Chez Bell, la rentrée scolaire est aussi une période où il importe de bien faire ses devoirs: «D'un point de vue mobilité, c'est une de nos quatre grosses périodes annuelles», affirme Philip Giffard, vice-président au marketing.

Dans ses campagnes publicitaires, le géant des télécommunications cible les jeunes du haut niveau du secondaire, du cégep et de l'université: «Beaucoup de jeunes en profitent pour consolider leur matériel en ajoutant des options ou de la capacité», explique-t-il.

Face à cette hausse des dépenses et des besoins, le président de l'Union des consommateurs plaide pour une meilleure éducation: «Il faudrait commencer à parler de la rentrée dès juin. C'est incroyable tout ce dont les jeunes se débarrassent à la fin des cours. Ils sont obligés de tout racheter deux mois plus tard.»