Bombardier (T.BBD.B) pourrait enfin annoncer au Salon de Farnborough (Grande-Bretagne) le décollage de sa CSeries, une nouvelle gamme d'avions moins polluants et moins énergivores.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] pourrait enfin annoncer au Salon de Farnborough (Grande-Bretagne) le décollage de sa CSeries, une nouvelle gamme d'avions moins polluants et moins énergivores.

Le salon se tient du 14 au 20 juillet.

La CSeries est destinée à concurrencer les plus petits appareils des géants Airbus et Boeing.

Bombardier, premier constructeur ferroviaire et troisième avionneur au monde, planche depuis plus de deux ans sur un biréacteur de 110 à 130 sièges permettant, selon lui, une réduction de près de 20% de la consommation de carburant grâce aux matériaux composites et à un nouveau moteur.

Le groupe n'avait toutefois pas trouvé de clients pour assurer le lancement de ce nouvel appareil, maintes fois repoussé, une situation qui semble avoir changé alors que la hausse vertigineuse des prix de l'essence plombe les résultats des transporteurs aériens.

«Les clients potentiels incluent maintenant China Southern, Shanghai Airlines, Lufthansa, ILFC et Qatar Airways», écrivait cette semaine dans une note aux marchés Jacques Kavafian, analyste chez Research Capital.

Selon lui, China Southern et Shanghai Airlines pourraient être les «clients de lancement» de la CSeries en passant des commandes initiales de quelque 100 appareils pour cet avion qui serait disponible à partir de 2013.

Les deux transporteurs doivent rencontrer lundi l'Administration de l'aviation civile chinoise (CAAC) afin d'obtenir le feu vert essentiel à l'achat d'appareils de la CSeries, soutient M. Kavafian qui s'attend à une annonce de Bombardier au salon de Farnborough.

«L'intérêt (pour la CSeries) est effectivement présent», a déclaré Marc Duchesne, porte-parole de la division aéronautique de Bombardier sans confirmer le lancement ou non de l'appareil.

Les livraisons mondiales d'avions de 100 à 149 places devraient s'établir à 6300 d'ici les 20 prochaines années, estime Bombardier, toutefois en retard sur ce marché par rapport à son rival brésilien Embraer qui a lancé en 2004 un avion de 108 à 118 places pour compléter sa gamme E170/190.

Ce créneau est aussi occupé par l'européen Airbus et l'américain Boeing, le premier avec son A319 (125 places) et le second avec ses B737-600 et 700 (110-130 sièges), deux gammes d'appareils considérées comme vieillissantes.

La CSeries «sera soit le plus grand des jets régionaux ou le plus petit des avions de ligne», pense Isabelle Dostaler, spécialiste de l'industrie aéronautique à l'Université Concordia pour qui le groupe québécois s'apprête à entrer dans la cours des grands avec son nouvel appareil.

«C'est ça qui en inquiétaient certains: pourquoi réveiller le géant qui dort?. Mais en même temps Boeing et Airbus sont occupés à autre chose en ce moment avec leurs nouveaux projets. C'est un peu ça le calcul», explique-t-elle.

Bombardier chiffre à 2,5 G$ US l'investissement initial essentiel au lancement de la CSeries, selon son porte-parole, et entend partager cette facture avec d'un côté les gouvernements - Royaume-Uni, Canada et Québec - et de l'autre un ou des fournisseurs de premier rang.

Son PDG, Pierre Beaudoin, doit tenir un point de presse mardi à Farnborough avec la direction du groupe chinois Avic I qui s'était engagé l'an dernier à investir 400 M$ US pour la fabrication du fuselage de la CSeries.

Les syndiqués de Bombardier ont offert dimanche des concessions à leur employeur afin d'assembler l'appareil à Mirabel, en banlieue de Montréal. L'État américain du Kansas est aussi en lice pour l'assemblage.