Le PDG de Bear Stearns (BSC), James Cayne, 73 ans, va quitter son poste à la tête de la banque d'affaires américaine durement touchée par la crise de l'immobilier.

Le PDG de Bear Stearns [[|ticker sym='BSC'|]], James Cayne, 73 ans, va quitter son poste à la tête de la banque d'affaires américaine durement touchée par la crise de l'immobilier.

C'est ce qu'affirment le Wall Street Journal et le Financial Times dans leurs éditions électronique.

M. Cayne compte toutefois rester président du conseil d'administration de la banque qui vient d'enregistrer les premières pertes de son histoire, précise lundi les quotidiens des affaires qui citent des sources proches du dossier.

Selon eux, le président de la firme Alan Schwartz, 57 ans, devrait remplacer M. Cayne au poste de directeur général.

L'information devrait être rendue publique mardi, croit savoir le Financial Times.

Si elle se confirme, M. Cayne rejoindrait de prestigieux collègues récemment disgraciés, dont Charles Prince forcé de quitter la direction de Citigroup [[|ticker sym='C'|]], la plus grande banque des États-Unis, et Stanley O'Neal, limogé de chez Merrill Lynch [[|ticker sym='MER'|]], également à cause des énormes pertes provoquées par la crise des prêts immobiliers à risque américains.

À la fin de décembre, Bear Stearns, frappée de plein fouet par la crise du «subprime», a affiché la première perte trimestrielle de son histoire avec un déficit de 854 M$ US au quatrième trimestre, trois fois plus élevé que les attentes des analystes.

Un an plus tôt, Bear Stearns avait été bénéficiaire de 563 millions.

Bear Stearns a inscrit des dépréciations d'actifs de 1,9 milliard sur la période et indiqué que les membres de son comité exécutif ne toucheraient aucun bonus cette année.

Toutes les pertes de la banque proviennent de sa division obligataire, qui comprend les activités sur les titres adossés à de la dette - notamment ceux adossés aux crédits hypothécaires dont la valeur s'est écroulée depuis quelques mois.

«Nous sommes évidemment choqués par nos résultats 2007, en particulier par le fait que la faiblesse de notre division obligataire a plus qu'effacé des résultats solides, voire record, dans d'autres secteurs», avait alors déclaré James Cayne, dans un communiqué.

Il avait promis que la banque «prenait des mesures appropriées pour retrouver sa rentabilité» en 2008, en se recentrant sur les segments du marché les plus profitables.

Mais il n'avait livré aucune prévision chiffrée pour les mois à venir.

Aussitôt après cette annonce, l'agence de notation financière Moody's a annoncé dégrader d'un cran, de «A1» à «A2», la note de la dette à long terme de la banque, assortie d'une perspective stable.

«L'abaissement reflète les faibles performances de Bear (Stearns) en 2007, notre perception que l'appétit pour le risque (de la banque) s'est accru, tandis que les perspectives pour l'activité (de la banque) en 2008 s'annoncent difficiles», a expliqué Moody's.

«Nous avons certaines inquiétudes quant à la gouvernance de Bear Stearns, et notamment sur la manière dont le conseil d'administration supervise les décisions prises en matière d'investissements à risques», a précisé l'agence, qui s'inquiétait aussi «des projets de succession à la direction du groupe».