Le marché immobilier fait preuve d'une vigueur étonnante à Montréal. Parlez-en à Claude Vézina, de la firme Sutton Québec.

Le marché immobilier fait preuve d'une vigueur étonnante à Montréal. Parlez-en à Claude Vézina, de la firme Sutton Québec.

Le mois dernier, l'agente a mis en vente une copropriété pour 189 000$ dans le quartier Petite Patrie. Elle a reçu quatre offres d'achat en moins d'une semaine... et a réussi à obtenir 197 000$ pour le condo.

«J'ai eu le même genre de cas récemment avec un quatreplex: il y a eu 11 offres le deuxième jour!», raconte-t-elle.

Selon des données publiées hier par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le marché montréalais aura connu une année 2007 exceptionnelle.

Le nombre de reventes enregistrées sur le réseau MLS aura progressé de 10%, à 42 800 unités, un niveau jamais atteint. Pendant ce temps, les prix auront grimpé de 6% pour les maisons unifamiliales et de 5% pour les condos.

«La création d'emplois a dépassé nos attentes et les conditions de financement sont demeurées attrayantes, alors ç'a permis d'alimenter la demande de logements», explique Sandra Girard, analyste principale à la SCHL.

Le marché demeure nettement à l'avantage des vendeurs, même dans le secteur du condo, qui avait pourtant marqué des signes d'essoufflement l'an dernier. Et cette situation perdurera toute l'année 2008.

«Le marché de la copropriété a flirté avec des conditions de marché équilibré, mais il est revenu à l'avantage des vendeurs», indique Mme Girard.

Le nombre de condos vendus a fait un bond de 17% par rapport à 2006!

«La demande a été tellement forte qu'elle a épuisé l'offre des propriétés à vendre dans tous les segments de marché, ce qui ne s'était pas vu depuis quatre ans», dit l'analyste.

L'année 2008 sera très bonne, souligne Sandra Girard, bien que la croissance s'annonce moins vive qu'en 2007.

Les reventes devraient grimper de 3% dans le secteur des appartements en copropriété (à 11 600 transactions), et se stabiliser à 26 400 pour les maisons unifamiliales, après une hausse de 9% en 2007.

Du côté des «plex», le nombre de transactions baissera de 6% l'an prochain, prévoit la SCHL, après un gain de 7% en 2007. Un recul qui s'explique par la remontée du taux d'inoccupation des logements, «ce qui rendra ce type d'habitation un peu moins attrayant».

Les prix poursuivront sur leur lancée dans toutes les catégories en 2008. Selon la SCHL, les condos et des plex se vendront 5% plus cher et les maisons unifamiliales, 6%.

Mises en chantier

Après un bond de 10% cette année, les mises en chantier diminueront à l'échelle du pays l'an prochain.

Elles atteindront 214 000 pour l'ensemble du Canada (-6%), 48 000 au Québec (-8%) et 23 500 dans la région de Montréal (-6%), prévoit la SCHL.

«Le repli de l'activité l'an prochain sera essentiellement attribuable à la hausse des prix des habitations observée au cours des dernières années, laquelle a fait monter les charges de remboursement hypothécaire», explique Bob Dugan, économiste en chef à la SCHL, dans un rapport publié mardi.

Le nombre de reventes aura progressé de 7,6% au Canada cette année, à 521 000, et devrait décliner de 3,9% en 2008, selon la SCHL.

Les prix moyens augmenteront de 10,1% cette année et de 4,2% l'an prochain, dynamisés par la vigueur de l'Ouest canadien, rapporte l'agence fédérale.

Le portrait de l'immobilier au Canada contraste fortement avec celui des États-Unis, où la crise du crédit hypothécaire continue de faire des ravages.

Au cours de la période de 12 mois terminée en août, les prix ont chuté de 4,4% dans les 20 régions métropolitaines étudiées par Standard&Poors, a-t-on appris mardi. Il s'agit du pire déclin en au moins six ans.

La confiance des consommateurs américains est fortement ébranlée par la crise immobilière.

L'indice de confiance du Conference Board a glissé à 95,6, comparativement à 99,5 en septembre, son plus fort déclin depuis octobre 2005.