Une cinquantaine de PDG de Wall Street, à la tête de banques, maisons de courtage ou compagnies d'assurances, se sont partagé l'an dernier la rondelette somme de 1,2 milliard de dollars en salaires et bonus. Cela donne un revenu moyen de 24 millions par tête de PDG, selon notre analyse des chiffres compilés par le magazine Forbes.

Une cinquantaine de PDG de Wall Street, à la tête de banques, maisons de courtage ou compagnies d'assurances, se sont partagé l'an dernier la rondelette somme de 1,2 milliard de dollars en salaires et bonus. Cela donne un revenu moyen de 24 millions par tête de PDG, selon notre analyse des chiffres compilés par le magazine Forbes.

À ces revenus de 2007, il fallait ajouter une somme additionnelle de 4,7 milliards en actions de leurs entreprises respectives, pour une valeur supplémentaire moyenne de 94 millions par tête de grand patron.

À la lumière de la fabuleuse crise financière mondiale dont ils sont en grande partie responsables et qui a entraîné des millions de foyers américains dans la dèche et déstabilisé la planète boursière, on ne peut pas dire qu'ils étaient mal payés pour diriger les destinées de leurs entreprises. Grand bien leur fasse, une fois la crise terminée, ils resteront riches. Bien sûr, la valeur de leurs portefeuilles aura piqué du nez à la suite de la magistrale débandade des titres financiers. Mais ne versons pas de larmes trop vite. Nos PDG de Wall Street connaissent la mécanique de l'argent et ils se feront octroyer des dizaines de millions d'options qui, un de ces jours, les enrichiront davantage.

Jusqu'à présent, le gouvernement Bush et la Réserve fédérale américaine ont injecté quelque 900 milliards dans la crise financière qui secoue le monde entier.

Et ce n'est sans doute pas terminé, chaque semaine des institutions financières s'ajoutent à la liste des grands éclopés de la crise du papier commercial adossé aux hypothèques à risque américaines, les subprimes.

Pire encore, des analystes croient qu'à la suite de la crise des subprimes, les institutions financières se feront frapper cette fois par le surendettement des consommateurs avec leurs cartes de crédit.

Quoi qu'il en soit, on n'en est pas à une crise financière près. Et chaque fois que cela est survenu, le merveilleux monde la haute finance a réussi à passer à travers et à en fomenter une nouvelle bulle boursière. Ainsi va la vie financière.

Bien entendu, lorsque les crises boursières surviennent, les plus grands perdants ce sont les petits investisseurs. Souvent mal conseillés, ils ont la mauvaise habitude d'investir une grande partie de leurs épargnes dans les hauts de marché et de capituler en liquidant une portion de leurs portefeuilles dans les creux de marché.

Échaudés par les crises boursières et aux prises avec des finances serrées, les petits investisseurs n'ont pas les moyens et ni les nerfs assez solides pour réinvestir progressivement dans les marchés boursiers déprimés. C'est dommage.

Depuis deux séances, on assiste à un rebondissement spectaculaire de Wall Street, ce qui entraîne à la hausse les autres bourses, dont Toronto.

Ne nous méprenons pas. Cela ne veut absolument pas dire que la crise financière est terminée.

Si les indices rebondissent si fort, c'est parce que nos grands spéculateurs demeurent toujours et toujours extrêmement actifs. Ce qui donne beaucoup de volatilité aux marchés, à la hausse ou à la baisse. Et actuellement, on assiste à une correction à la hausse dans un marché baissier.

Et, fait majeur, on assiste présentement à une course à la couverture des positions de vente d'actions à découvert à la suite de la décision de la SEC (U.S. Securities and Exchange Commission) de stopper durant un certain temps la stratégie de la vente à découvert sur quelque 800 sociétés financières inscrites en Bourse.

Cela dit, les investisseurs institutionnels (gestionnaires de portefeuilles de caisses de retraite, de fonds communs de placement, de fonds privés, etc.) commencent sérieusement à se demander si les creux boursiers atteints mercredi dernier ne représentent pas le niveau plancher du présent marché baissier qui perdure depuis l'été 2007.

Par rapport à leurs sommets respectifs atteints au cours des 12 derniers mois, le Dow Jones accusait mercredi au plus creux de la journée un recul de 25,4%. Le principal indice de la Bourse de New York, le S&P 500, affichait une débandade de 26,7%. Même chute pour le NASDAQ.

Pendant ce temps-là, le principal indice de la Bourse canadienne, le S&P/TSX Composite, pointait un recul de 22,2% par rapport à record de juin dernier. Encore plus dramatique, l'indice de la Bourse des petites capitalisations, le S&P/TSX Venture, se démarquait avec une déconfiture de 54,7% à comparer à son sommet de l'année.

Chaque fois ou presque que les indices accusent des reculs d'une telle envergure, on assiste à des corrections à la hausse.

Pour combien de temps? J'appelle mon clochard de Wall Street!