Carl Tremblay est devenu le 1er août le grand patron de Québec d'Ogilvy Renault. Sa mission? Faire du cabinet un chef de file dans la Vieille Capitale. Sera-t-il à la hauteur du défi?

Carl Tremblay est devenu le 1er août le grand patron de Québec d'Ogilvy Renault. Sa mission? Faire du cabinet un chef de file dans la Vieille Capitale. Sera-t-il à la hauteur du défi?

L'avocat Carl Tremblay n'avait jamais pensé faire carrière à Québec. Lorsqu'il a quitté le Saguenay, au milieu des années 80, pour étudier le droit à l'Université Laval, il était convaincu de revenir dans son coin de pays une fois son diplôme en poche et quelques années de pratique derrière la cravate.

Mais la vie en a décidé autrement.

«J'ai rencontré l'âme soeur alors je ne suis jamais reparti», raconte le juriste de 42 ans.

Bonne décision! Car sa carrière a décollé comme une fusée, d'abord chez Grondin Poudrier, puis chez Fasken Martineau. Depuis 1996, il est associé et pratique le droit de la technologie chez Ogilvy Renault, qui avait ouvert un bureau dans la Vieille Capitale cinq ans plus tôt.

Avec les célébrations du 400e anniversaire, 2008 est une année bien spéciale pour la ville de Québec. Pour Carl Tremblay aussi. Il y a un mois, il est devenu papa pour la troisième fois.

Et il a été nommé le nouvel associé-directeur du bureau d'Ogilvy Renault de Québec, le grand patron en quelque sorte. Ainsi en a décidé le comité de succession, après consultation auprès des associés.

«Ce n'est pas un job qu'on recherche à tout prix, mais le défi est extraordinaire», dit le nouveau boss, alors qu'il reçoit le représentant de La Presse dans une salle de conférence.

Extraordinaire et colossal. Surtout que Carl Tremblay s'est fixé d'ambitieux objectifs: faire d'Ogilvy Renault un acteur dominant dans le marché des services juridiques de Québec.

«Nous avons atteint une masse critique intéressante, nous sommes désormais bien positionnés pour faire une percée», explique-t-il.

En 17 ans, le bureau de Québec a connu une croissance d'environ 10% par année; il compte aujourd'hui une soixantaine de professionnels, dont environ 50 avocats, ce qui en fait l'un des bureaux les plus importants, du moins en nombre.

Une concurrence féroce

La tâche s'annonce toutefois ardue. Car peu de gens le savent, mais le marché de Québec est l'un des plus concurrentiels au pays. Attirés par la vague techno du début des années 90, la plupart des cabinets nationaux y ont depuis établi un bureau -Fasken Martineau, McCarthy Tétrault, Heenan Blaikie. La concurrence vient aussi des cabinets régionaux comme Stein Monast, Cain Lamarre Casgrain Wells, Joli-Coeur Lacasse Geoffrion Jetté St-Pierre, Langlois Kronström Desjardins (LKD), Lavery, de Billy et BCF. Certains, comme LKD, comptent près de 80 avocats, juste à Québec!

Cette grande concentration de juristes sur un si petit territoire et le fait que la clientèle d'affaires soit essentiellement composée de PME a des conséquences sur les prix, les taux horaires en langage du milieu, qu'on estime à environ 30% moins chers qu'à Montréal.

«Pour réussir à Québec, ça prend une vision et du leadership», explique François Amyot, ex-associé-directeur du bureau de Québec de McCarthy Tétrault. Ayant fait affaire avec lui dans plusieurs dossiers, il connaît bien Carl Tremblay. Il estime qu'il a toutes les qualités pour diriger la barque.

Carl Tremblay, lui, a une vision claire de ce qu'il veut accomplir: augmenter la visibilité du cabinet auprès de la communauté d'affaires de Québec.

«Nous avons une offre de services complète à proposer et des produits uniques que la concurrence n'a pas, explique-t-il. Il faut maintenant les faire connaître.» Il croit que le cabinet est particulièrement bien positionné dans des produits de niche à haute valeur ajoutée, notamment en fiscalité, en propriété intellectuelle, en régimes de pension et en environnement.

Il est vrai que si Ogilvy Renault existe depuis 150 ans au Québec, le cabinet n'a pignon sur rue dans la Vieille Capitale que depuis 1991. En comparaison, un cabinet comme Stein Monast est établi à Québec depuis un demi-siècle.

Carl Tremblay a concocté un plan en trois axes qui comprend une campagne d'affichage, des commandites d'événements ciblés et la mise sur pied d'une équipe de développement d'affaires.

Ainsi, depuis le début du mois de septembre, des panneaux publicitaires sont affichés à l'aéroport de Québec; une affiche géante a même été placée stratégiquement à l'entrée de la section VIP, où se retrouvent les grands voyageurs d'affaires de la ville.

Avec l'équipe de développement des affaires -qui comprend sept associés- Carl Tremblay veut s'assurer que l'ensemble de la clientèle connaisse bien tous les services offerts par le cabinet. Il souhaite également que les avocats se tiennent à l'affût des nouvelles tendances du marché, des nouveaux produits disponibles afin d'être les premiers à pouvoir les offrir.

«Dans le fond, on doit faire un peu de futurologie.»

Est-il capable de prédire s'il réussira son pari? «Mon rôle est de créer une atmosphère de travail qui suscitera l'enthousiasme et le désir de performer tous les jours. Si j'y arrive, alors oui, j'aurais réussi.»

Vous avez des commentaires? Des questions? Des nouvelles sur la communauté juridique? N'hésitez pas à me contacter.

Courriel

Pour joindre notre collaborateur: renelewandowski@droit-inc.com