L'Asie et l'Amérique latine résistent étonnamment bien au ralentissement économique mondial car elles ont appris à être moins dépendantes des États-Unis et à diversifier leurs partenaires commerciaux, estime le Conference Board. Mais la situation est loin d'être aussi rose pour le Canada, prévient l'organisme d'analyse de tendances économiques.

L'Asie et l'Amérique latine résistent étonnamment bien au ralentissement économique mondial car elles ont appris à être moins dépendantes des États-Unis et à diversifier leurs partenaires commerciaux, estime le Conference Board. Mais la situation est loin d'être aussi rose pour le Canada, prévient l'organisme d'analyse de tendances économiques.

Le rapport Perspectives mondiales - Été 2008, rendu public hier par le Conference Board du Canada conclut que l'économie mondiale tient tête au ralentissement économique que connaissent les États-Unis, l'Europe et le Japon.

«Les marchés de pays comme l'Inde et la Chine ont repris le flambeau des Américains et sont maintenant d'importants moteurs économiques», résume Kip Beckman, auteur du rapport. «L'économie américaine s'est effondrée et pourtant l'économie mondiale croît. C'est remarquable», dit l'expert. «Il y a 20 ans, ce n'aurait pas été le cas.»

La plupart des pays d'Amérique latine ont appris des grandes crises économiques des dernières décennies. Ils ont diversifié leurs partenaires commerciaux. Entre le début des années 2000 et l'an dernier, les exportations latino-américaines aux États-Unis sont passées de 20 à 14%.

Le Mexique fait exception à la règle, puisque 80% de ses exportations sont destinées au marché américain.

L'Amérique latine a non seulement réglé son problème de déséquilibre conjoncturel, mais des surplus budgétaires ont été enregistrés dans de nombreux pays, souligne l'étude. L'expansion des marchés domestiques a également permis aux économies nationales de moins ressentir l'impact du ralentissement économique américain.

Contrairement à ces pays, le Canada est encore très dépendant des États-Unis. «La crise américaine nous fait mal», dit M. Beckman. Les trois quarts des exportations canadiennes sont destinés aux États-Unis.

«Mais nous sommes encore bien loin d'une récession. L'économie domestique canadienne est encore relativement forte», assure-t-il. «La preuve, nous avons perdu beaucoup moins d'emplois qu'aux États-Unis.»

Mais le bilan que dresse le Conference Board de l'économie canadienne est en partie faussé par l'augmentation du prix du pétrole, croit l'économiste Bernard Élie. «Le Canada connaît une crise dans de grandes régions industrialisées comme l'Ontario et, dans une moindre mesure, le Québec», dit-il. «Ce sont les matières premières qui donnent l'impression que les choses vont bien.»

L'inflation devrait atteindre 6% en Asie cette année, l'un des plus hauts taux enregistré en 10 ans. Étonnamment, les économies chinoises et indiennes ne démontrent aucun signe de ralentissement, précise le rapport. L'économie chinoise devrait continuer de croître à plus de 10% en 2008.

Avec la Chine, l'Inde et la Russie contribuent aussi à sauver l'économie mondiale, dit M. Beckman. Avec une croissance de 8%, ils atténuent les impacts négatifs de l'économie américaine sur le reste de la planète.

Le Conference Board prévoit que l'économie mondiale va continuer à croître de 2,8% cette année. L'Asie pourrait connaître un taux de croissance de 4,7%. La croissance de l'économie canadienne devrait se limiter à 2% cette année.