Pour s'assurer de préserver le système de gestion de l'offre, qui protège une bonne partie des agriculteurs québécois, il faudra peut-être aller jusqu'à exclure l'agriculture des négociations multilatérales à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a estimé vendredi le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Marcel Groleau.

Pour s'assurer de préserver le système de gestion de l'offre, qui protège une bonne partie des agriculteurs québécois, il faudra peut-être aller jusqu'à exclure l'agriculture des négociations multilatérales à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a estimé vendredi le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec, Marcel Groleau.

En conférence de presse à Longueuil, M. Groleau a reconnu qu'un tel changement ne pourrait pas survenir en quelques mois.

Il a toutefois fait remarquer que le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier, avait récemment évoqué cette possibilité comme moyen de dénouer l'impasse actuelle des pourparlers à l'OMC, où l'agriculture constitue le principal point d'achoppement.

Par le biais de quotas de production imposés aux agriculteurs et de tarifs douaniers très élevés qui excluent de facto toute entrée de produits étrangers, la gestion de l'offre garantit une stabilité des montants payés aux producteurs et des prix de vente aux consommateurs.

La gestion de l'offre s'applique au lait, à la volaille et aux oeufs.

Les négociations à l'OMC, qui ont repris au début de l'année à Genève, visent à libéraliser le commerce mondial, y compris dans le domaine agricole.

Or, pour y parvenir, on projette de réduire substantiellement les tarifs douaniers, ce qui mettrait sérieusement en péril la gestion de l'offre.

L'Union des producteurs agricoles (UPA), dont fait partie la Fédération des producteurs de lait, a dévoilé vendredi la mise à jour d'une étude qui soutient que la gestion de l'offre est avantageuse non seulement pour les agriculteurs, mais aussi pour les consommateurs.

Le document, préparé par Daniel-Mercier Gouin, professeur d'économie agroalimentaire à l'Université Laval, contredit une analyse publiée en août par l'Institut économique de Montréal.

Selon cet organisme de droite, la gestion de l'offre coûte 300 $ par année à chaque famille québécoise par le biais de prix majorés.