Les commandes de biens durables ont affiché une hausse surprise de 1,3% en juillet par rapport à juin aux États-Unis, soutenues par les exportations qui sont devenues le ballon d'oxygène de l'économie américaine.

Les commandes de biens durables ont affiché une hausse surprise de 1,3% en juillet par rapport à juin aux États-Unis, soutenues par les exportations qui sont devenues le ballon d'oxygène de l'économie américaine.

C'est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur une stabilité de cet indicateur. De plus, les chiffres du mois précédent ont été révisés en nette hausse pour faire ressortir une progression de 1,3% également, soit la plus forte augmentation enregistrée depuis décembre dernier.

«Ce sont des chiffres meilleurs que prévu», qui sont «probablement soutenus par les exportations», a affirmé Marie-Pierre Ripert de Natixis.

Mais «nous nous attendons à une performance moins positive dans les mois à venir car le resserrement des conditions de crédit pourrait devenir un frein pour certaines entreprises», a-t-elle ajouté.

Les commandes de biens durables ont augmenté de 0,7% hors transports en juillet (après +2,4% en juin) et de 2,8% hors défense (après +0,6%), ce qui marque la plus forte progression en un an.

De leur côté, les commandes hors défense et hors aviation, qui donnent une bonne mesure de la volonté d'investissement des entreprises, ont progressé de 2,6% après une augmentation de 1,3% le mois précédent. C'est la hausse la plus forte depuis avril.

«Il est probable que le plus gros de la hausse des dépenses d'investissement vient d'entreprises qui profitent du boom des exportations. L'économie américaine reste en fait très faible», a souligné Ian Shepherdson de High Frequency Economics.

La balance commerciale est devenue le principal moteur de la croissance aux États-Unis, au point que les analystes s'attendent jeudi à une spectaculaire révision à la hausse des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) pour le deuxième trimestre, autour de 2,7% au lieu de 1,9% annoncé initialement.

C'est une configuration nouvelle car l'économie américaine est traditionnellement portée par les consommateurs. Mais ceux-ci ont pris de plein fouet la crise de l'immobilier et la flambée des cours du pétrole qui dépriment leurs dépenses.

«Le risque est que à un moment donné, le ralentissement de la croissance mondiale et l'appréciation du dollar se combinent pour gripper les exportations, mais pour l'instant celles-ci restent la bouée de sauvetage», a ajouté M. Shepherdson.

Le secteur des transports a affiché une hausse de 3,1% des commandes (après une baisse de 1,9%), avec des progressions contrastées selon les secteurs.

Ainsi, les commandes ont augmenté de 1,2% pour l'automobile (après +2%), mais elles ont bondi pour l'aviation après un mauvais mois de juin: +28% pour les appareils commerciaux (après -21,3%) et +7,8% pour les avions militaires (après -8,7%).

Les commandes d'équipements militaires ont reculé de 25,7% après une hausse de 15% le mois précédent.

Dans les autres secteurs, la performance a été contrastée.

Les commandes ont augmenté de 2,2% pour les métaux bruts (après +7,8%) et de 4,6% pour les machines outils (après +2,8%). Le secteur des équipements électriques en revanche a enregistré une baisse de 6% des commandes (après +5%), et celui des ordinateurs et produits électroniques a accusé un repli de 1,3% (après -0,1%).

Les livraisons ont augmenté de 2,5% en juillet après une hausse de 0,9% en juin. Les carnets de commandes ont progressé de 0,8%, après +0,9% en juin, et les stocks ont progressé de 0,8% également, comme le mois précédent.