La Spyder, la nouvelle moto à trois roues de Bombardier Produits récréatifs (BRP), a pris un solide départ. Ça tombe bien parce que le marché de la motomarine aurait plutôt tendance à prendre l'eau cet été.

La Spyder, la nouvelle moto à trois roues de Bombardier Produits récréatifs (BRP), a pris un solide départ. Ça tombe bien parce que le marché de la motomarine aurait plutôt tendance à prendre l'eau cet été.

«Notre plus gros marché pour la motomarine est aux États-Unis, a noté Pierre Pichette, le vice-président aux communications de BRP, en entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Or, avec le prix du carburant, le ralentissement économique et la baisse de confiance des consommateurs américains, c'est plus dur.»

Du côté du véhicule tout-terrain, le marché a commencé à diminuer en vue d'une stabilisation. Le Can-Am de BRP continue cependant de gagner des parts de marché dans son créneau. La vraie bonne nouvelle, c'est la Spyder. «Nous sommes très contents, c'est au-delà des attentes, a lancé M. Pichette. Nous avons dû avancer certaines phases de notre stratégie.»

Les marchés ciblés

BRP devait d'abord commercialiser la Spyder dans une douzaine d'États américains, trois ou quatre provinces canadiennes et quelques marchés internationaux.

Devant la demande, il a dû ajouter une vingtaine d'États, une province et des marchés internationaux supplémentaires.

«Il y a eu une couverture médiatique assez exceptionnelle et, tout d'un coup, il y a eu de la demande dans des marchés comme l'Argentine et le Brésil», a déclaré le porte-parole de BRP.

Entre le lancement de la Spyder, en février 2007, et janvier 2008, l'entreprise de Valcourt a produit un millier d'exemplaires.

Elle ne veut cependant pas donner de détails sur la production cette année.

«Nous avons suivi le plan de match, déjà ambitieux, et nous avons augmenté encore la production», a simplement déclaré M. Pichette.

Ce nouveau produit, et la bonne saison de motoneige en Amérique du Nord l'hiver dernier, a permis de préserver 300 emplois qui étaient menacés par le transfert de la production de véhicules tout-terrain au Mexique.

M. Pichette a toutefois soutenu que BRP demeurait prudent au sujet de la Spyder: il s'agit d'un produit encore récent et l'entreprise veut faire en sorte qu'il ne s'agisse pas d'une «vague de deux ou trois ans».

Chez les détaillants, on est plutôt enthousiaste.

«Il y a beaucoup de gens qui sont emballés», a commenté Jean-Luc Contant, un des actionnaires de Contant, un détaillant de produits de BRP à Laval.

Il a noté que la Spyder attirait tout particulièrement les baby-boomers. "C'est plus sécuritaire qu'une moto, il n'y a pas de risque de chute parce que c'est un véhicule sur trois roues et qu'il y a un système antipatinage, un système de freinage ABS et un système de contrôle de la traction, a-t-il expliqué. Si quelqu'un entre trop vite dans un virage, ça va freiner tout seul."

M. Contant a indiqué que beaucoup de propriétaires de motoneige s'étaient laissés tenter par la Spyder parce que la conduite est très similaire. Par contre, la Spyder souffre encore d'un gros désavantage: il faut un permis de motocyclette pour le conduire sur les routes au Canada et dans la grande majorité des États américains.

«C'est la seule retenue des clients, a affirmé M.Contant. Ils sont très intéressés mais la plupart n'ont pas de permis de moto et ils ne veulent pas passer un examen avec une moto pour conduire une Spyder, étant donné que ce n'est pas la même chose du tout.»

La Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) vient tout juste de lancer un projet pilote avec BRP pour tenter de trouver une solution. La SAAQ autorisera ainsi 100 titulaires de permis ordinaire d'utiliser la Spyder sur les routes du Québec au cours des trois prochaines années.