La confiance des milieux financiers quant à l'état de l'économie mondiale a augmenté pendant le deuxième mois de suite en mai tandis que des signes indiquent que le pire de la crise du crédit pourrait être derrière nous, démontre un important sondage réalisé par Bloomberg auprès d'utilisateurs sur cinq continents.

La confiance des milieux financiers quant à l'état de l'économie mondiale a augmenté pendant le deuxième mois de suite en mai tandis que des signes indiquent que le pire de la crise du crédit pourrait être derrière nous, démontre un important sondage réalisé par Bloomberg auprès d'utilisateurs sur cinq continents.

L'indice Bloomberg Professional Global Confidence a grimpé à 22,7 en mai comparativement à 14,5 en avril, les répondants devenant moins pessimistes dans chaque région. Un résultat inférieur à 50 indique une impression négative. En mars, l'indice est descendu jusqu'à 13,1.

«La frousse est moins présente sur les marchés de sorte que le pire est peut-être passé», estime Ross Walker, économiste du Royal Bank of Scotland, à Londres, qui a participé au sondage.

Les participants aux États-Unis et Europe ont fait volte-face quant à leurs prédictions à propos de la baisse du dollar américain après que la Réserve fédérale américaine (Fed) a indiqué qu'elle était prête à faire une pause dans les baisses des taux d'intérêt.

Des patrons de Wall Street, y compris Jamie Dimon, de JPMorgan Chase&Co. ont indiqué au cours du dernier mois que le resserrement du crédit est moins prononcé.

Bloomberg a recueilli les réponses de 4574 de ses utilisateurs, du Vatican jusqu'à la ville de New York, quant aux conditions dans leur région et dans le monde. On a aussi demandé aux participants au sondage, qui a eu lieu du 5 au 9 mai derniers, quelles étaient les perspectives concernant leur devise, obligations, actions et taux d'intérêt au cours des six prochains mois.

Les banques et les firmes de courtage ont dû faire état de pertes de crédit et de dépréciations à hauteur de 329 milliards US à la suite de l'effondrement du marché des prêts hypothécaires à risque. La crise s'est répercutée sur les marchés financiers et a incité les banques à resserrer le crédit.

Il existe des signes que la tempête se calme quelque peu. L'écart entre le rendement des bons du Trésor de trois mois et le taux des prêts libellés en dollars américains à Londres a été le plus faible cette semaine en au moins 12 semaines. L'indice mondial MSCI s'est apprécié de 11% depuis qu'il a touché un creux d'un an le 17 mars dernier.

Les résultats de l'indice Bloomberg rejoignent ceux d'un sondage effectué auprès des gestionnaires de patrimoine par Merrill Lynch. Le pourcentage de ceux qui prévoient une récession mondiale «probable» au cours des 12 prochains moins a chuté à 29% comparativement à 40% en avril, d'après le sondage de Merrill Lynch dont les résultats ont été publiés hier.

Les investisseurs, analystes et négociateurs sont moins pessimistes aux États-Unis qu'il y a un mois. Ce mois-ci, la Fed a réduit son taux directeur pour la septième fois depuis septembre dernier, à 2%, plus bas niveau depuis 2004.

Ben S. Bernanke, a déjà cherché à restaurer la confiance sur les marchés financiers en soutenant le rachat de Bear Stearns par JPMorgan et en injectant des fonds additionnels dans le système financier.

L'indice mondial de confiance chez les répondants américains est passé de 18,5 à 24,8 alors que l'indice concernant les conditions aux États-Unis est passé de 10,6 à 15,7.

Toutefois, des inquiétudes persistent. La déprime économique qui provient des difficultés du secteur des prêts hypothécaires à risque américains (subprimes) et les défis du crédit qui en résultent ne sont pas «derrière nous», a estimé mercredi le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn.

Il a ajouté qu'il ne s'attendait pas à un redressement de l'économie mondiale avant, au moins, le début de l'année 2009.