Benoît, de Montréal, a tout pour être heureux. Un super boulot, une blonde qui l'aime et un condo dans l'est de la ville. Mais ce bonheur, il aimerait bien le conserver toute sa vie. C'est pourquoi, à 27 ans seulement, il songe déjà à la retraite!

Benoît, de Montréal, a tout pour être heureux. Un super boulot, une blonde qui l'aime et un condo dans l'est de la ville. Mais ce bonheur, il aimerait bien le conserver toute sa vie. C'est pourquoi, à 27 ans seulement, il songe déjà à la retraite!

Idéalement, il souhaiterait accumuler assez d'argent pour se retirer définitivement dans une trentaine d'années. Mais voilà, parce que son employeur n'offre aucun régime de retraite, il se demande quoi faire pour atteindre son objectif. Et se pose une foule de questions.

Combien devrait-il investir mensuellement? Devrait-il contracter un prêt REER? Hypothéquer davantage son condo? Toutes ces questions le hantent et le confondent.

«Il me faut un plan», dit-il.

D'ici deux à trois ans, il envisage aussi de vendre son condo pour acquérir une maison, emménager avec sa copine et fonder une famille.

Jusqu'à présent, le jeune homme s'est bien débrouillé. Après avoir terminé ses études universitaires et obtenu son titre de comptable agréé, il a travaillé quelques années dans une grande firme de comptables, avant d'accepter il y a cinq mois un poste de cadre dans une entreprise de biotechnologies, où il touche un salaire annuel de 80 000$.

Comme dans beaucoup de sociétés de biotechnologies, son employeur lui a octroyé 40 000 options d'achat d'actions à 7,25$ chacune, dont la valeur actuelle n'est cependant que de 5$. Il peut exercer ses droits à tout les six mois sur un certains nombre d'options et peut en accumuler d'autres tous les ans.

Son condo, acquis en 2005 pour 217 000$, vaut aujourd'hui 245 000$. Il est grevé d'une hypothèque de 195 000$. Il n'a aucune autre dette.

Benoît possède des liquidités de 10 000$ qu'il veut investir à court terme. Son REER est à zéro, mais possède 45 000$ en droits de cotisation non utilisés pour l'année 2007.

Dans 30 ans, Benoît souhaiterait vivre à la retraite avec un revenu annuel de 60 000$ bruts en dollars d'aujourd'hui. D'après ses calculs préliminaires, il pourrait dès maintenant investir jusqu'à 500$ par mois dans un REER.

Richard Proulx, planificateur financier au Groupe Investors de Laval, a analysé la situation du jeune homme. Et lui a concocté deux scénarios qui lui permettront d'arriver à ses fins.

Dans chacun des cas, le spécialiste a pris pour hypothèses un taux d'inflation de 2.5% ainsi qu'un rendement annuel de 7% pour son REER. Il a également tenu compte des revenus de retraite provenant de la Régie des rentes du Québec et du Régime de pension du Canada.

Mais avant d'aller plus loin, Richard Proulx lui recommande de ne pas hypothéquer davantage son condo, afin de conserver le maximum d'équité pour s'acheter une maison d'ici quelques années.

Scénario 1

Dans ce premier cas, Benoît investit dès Novembre 2007 ses 10 000$ dans un REER et entreprend simultanément un programme d'épargne de 500$ par mois dans ce régime enregistré, qu'il continuera jusqu'à la retraite.

Le 1er février 2008, il contracte un prêt REER de 10 000$ et demande l'option du 1er paiement dans 90 jours, ce qui lui donnera le temps de recevoir le remboursement d'impôts avant même d'avoir à effectuer un premier paiement. Benoît aura donc investi un total de 22 500$ dans son REER (10 000$ +10 000$ + cinq dépôts de 500$ du 1er novembre 2007 au 1 Mars 2008).

Avec un taux marginal d'impôt de 45,7%, il recevra environ 10 000$ en remboursement d'impôts, dont il se servira pour rembourser son prêt REER.

Pour les années subséquentes, il contractera en février un prêt REER de 6000$ avec la même option de remboursement.

Le coût de cette stratégie est équivalent aux intérêts courus entre le moment où il contracte le prêt et le moment où il le rembourse. «Ce qui est minime», explique le planificateur financier.

Cette stratégie permettra à Benoît d'arriver à 57 ans avec un capital REER de 1 208 000$, qu'il aura toutefois épuisé à 75 ans.

Scénario 2

Le 1er novembre 2007, Benoît investit 10 000$ dans un REER et contracte le 1er février 2008 un prêt REER de 35 000$ afin de profiter de ses droits de cotisation non utilisés.

Son REER de 45 000$ lui procurera un remboursement d'impôts de 18 000$, qu'il se servira pour rembourser une partie de son prêt. Il ne lui restera que 17 000$ à rembourser sur trois ans, à raison de 527$ par mois.

Quand il aura remboursé son prêt en février 2011, il pourra entreprendre son programme d'investissement mensuel de 500$, qu'il poursuivra jusqu'à la retraite.

À partir de 2012, il contractera tous les ans un prêt REER de 6000$, toujours avec l'option du premier paiement dans 90 jours.

Cette stratégie permettra à Benoît d'accumuler un capital-retraite de 1 487 300$, qui sera épuisé à 84 ans. C'est près de 300 000$ de plus que dans le premier scénario.

La situation

Benoît, de Montréal, est un jeune professionnel de 27 ans pour qui tout va bien: une blonde, un bon salaire, un superbe condo. Mais parce qu'il n'a pas de régime de retraite de son employeur, il s'inquiète pour ses vieux jours. Il désire donc un plan qui lui permettra de ranger ses crayons pour de bon d'ici 30 ans.

Les paramètres

Revenus: 80 000$ (salaire)

Actifs

Liquidités: 10 000$

Condo: 245 000$

Options d'achat d'actions: 40 000 @ 7,25$, mais la valeur de l'action est actuellement de 5$.

Cotisations REER non utilisées : 45 000$

Passif

Hypothèque: 195 000$

«En utilisant l'effet de levier du prêt REER, Benoît pourra investir plus et plus vite, tout en respectant sa capacité d'épargne mensuelle de 500$, dit Richard Proulx