Le marché interbancaire se détendait fortement vendredi, sous l'effet de la réduction des taux directeurs de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE).

Le marché interbancaire se détendait fortement vendredi, sous l'effet de la réduction des taux directeurs de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE).

L'Euribor à trois mois, l'un des principaux taux de référence du marché monétaire de la zone euro, est descendu à 4,474% contre 4,592% jeudi.

Le taux interbancaire offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) à 3 mois se détendait quant à lui fortement à 2,29%, contre 2,3875% la veille. Le Libor à 3 mois exprimé en livres sterling s'effondrait même à 4,4962%, contre 5,5612% jeudi.

Le Libor au jour le jour, de son côté, se stabilisait à 0,3312% contre 0,3275% contre la veille.

Indiquant que les établissements financiers sont davantage enclins à se prêter de l'argent entre eux, le repli continu des taux interbancaires observé depuis trois semaines s'est accéléré, dans un contexte de baisse généralisée des taux de la part des grandes banques centrales.

Ainsi, une semaine après la baisse par la Réserve fédérale américaine de son taux directeur, la BCE a réduit le sien de 0,5% jeudi, l'amenant à 3,25%.

Également jeudi, la BoE, elle, a frappé encore plus fort: à la surprise des analystes comme des marchés, elle a sabré son taux directeur de 1,5%, le ramenant à 3%, au plus bas depuis un demi-siècle.

En comparaison, «la BCE a déçu les investisseurs», observe la maison de courtage Aurel. «La déception doit toutefois être relativisée», tempère-t-elle, soulignant que «la porte reste ouverte à la poursuite de la détente de la politique monétaire».

«L'identification d'un risque de déflation (baisse générale des prix, ndlr) va générer une baisse plus forte des taux directeurs, mais pas forcément en une fois», estime le courtier.

Toutefois, avertit Jagjit Chadha, de BNP Paribas, «la politique de baisse des taux» menée par les banques centrales peut aider à soutenir la détente des taux interbancaires, et notamment du Libor, mais «pas nécessairement l'écart entre Libor et OIS (contrats d'échanges de taux d'intérêts, NDLR)», indicateur de la liquidité des marchés monétaires.

Par ailleurs, l'écart restait parfaitement identique entre Libor en dollars à 3 mois et rendement du bon du Trésor américain à 3 mois, malgré une baisse de ce dernier à 0,3% en fin de matinée, contre 0,39% jeudi.