Les groupes de distribution ont annoncé jeudi un effondrement de leurs ventes en octobre aux États-Unis, attestant que la crise frappe maintenant les Américains au portefeuille, mais le spécialiste des prix bas, Wal-Mart, fait toujours preuve d'une bonne résistance.

Les groupes de distribution ont annoncé jeudi un effondrement de leurs ventes en octobre aux États-Unis, attestant que la crise frappe maintenant les Américains au portefeuille, mais le spécialiste des prix bas, Wal-Mart, fait toujours preuve d'une bonne résistance.

Alors qu'il tablait sur une stabilité des ventes, le Conseil international des centres commerciaux (ICSC) a estimé que l'activité des chaînes de magasins avait plongé de 0,9% en octobre, après une croissance de 1,7% en septembre.

Maintenant qu'ils n'ont plus l'aide des chèques de remises d'impôts distribués au printemps par le gouvernement, «les consommateurs n'ont tout simplement plus l'argent pour dépenser de manière poussée», résume Andrew Gledhill, analyste du cabinet d'études économiques Moody's economy.com.

Si la rechute des prix de l'essence a été un soulagement pour les finances des Américains, le risque d'une récession économique prolongée les dissuade de pousser les portes des grands centres.

«L'environnement de la vente au détail en octobre a été tout simplement affreux, avec un degré élevé d'incertitude sur les marchés financiers. Les consommateurs ont repoussé toute dépense non nécessaire, ce qui a abouti à des ventes extrêmement faibles en octobre», commente Michael Niemira, chef économiste de l'ICSC.

Les familles coupent clairement dans leurs budgets vêtements et accessoires, frappant en premier lieu les grands magasins.

À surfaces de ventes comparables, les ventes de Macy's ont fondu de 6,3% sur le mois d'octobre et celles de JCPenney de 13%. Le recul est encore plus flagrant pour la chaîne haut de gamme Saks, qui a connu une contraction de 16,6% de ses ventes.

Les chaînes d'habillement de moyenne gamme, comme Gap et Abercrombie & Fitch, souffrent également, avec des ventes, à nombre de magasins comparables, en chute de 16% et de 20% respectivement.

Cela laisse augurer de nouveaux chiffres médiocres pour les dépenses de consommation des ménages aux États-Unis, après un recul de 0,3% en septembre. D'autant plus que la confiance des consommateurs s'est effondrée à un niveau jamais vu.

Mais surtout, la période phare des fêtes de fin d'année, dont la réussite donne le ton de l'ensemble de l'exercice pour les distributeurs, s'approche sous de mauvais auspices.

«La saison des fêtes s'annonce faible, ce qui pourrait mettre une pression supplémentaire non seulement sur les détaillants haut de gamme, mais aussi sur certains fabricants et fournisseurs», prévient Frederic Dickson, analyste de DA Davidson.

L'ICSC table pour l'instant sur une croissance très faible, de 1%, en novembre et décembre.

«Le seul point positif c'est Wal-Mart, mais cela indique seulement qu'un consommateur à sec se tourne, pour l'ensemble de ses besoins, vers le magasin qui fait des remises», souligne Jon Ogg, analyste du site d'informations financières 247wallst.com.

Pour les chaînes spécialisées dans les prix bas, les difficultés d'une grande partie de la population sont l'occasion d'attirer de nouveaux clients.

Ainsi, le géant de l'hypermarché, Wal-Mart, dont les ventes ont progressé à contre-courant du reste du secteur, a annoncé de nouvelles réductions de prix à l'approche de Noël. Mais le tableau reste tout de même en demi-teinte, avec une hausse restreinte de son activité de 2,4%, à magasins comparables et hors essence, en octobre, exactement comme en septembre.

Ses concurrents Target et Costco, également présent sur le créneau des produits discount, ont de leur côté tout juste réussi à limiter le repli de leurs ventes à -4,8% et à -1%.

Un tel niveau de vente est «très décevant» et cela devrait «continuer pendant la saison des fêtes et au-delà», ne se fait guère d'illusions le PDG de Target, Gregg Steinhafel.