Même si la Caisse de dépôt et placement assure être en mesure de remplir ses obligations envers ses déposants, Mario Dumont presse le gouvernement Charest de faire la lumière sur sa situation financière. Il estime que la crise des marchés boursiers a coûté des dizaines de milliards à l'institution.

Même si la Caisse de dépôt et placement assure être en mesure de remplir ses obligations envers ses déposants, Mario Dumont presse le gouvernement Charest de faire la lumière sur sa situation financière. Il estime que la crise des marchés boursiers a coûté des dizaines de milliards à l'institution.

Québec induit la population en erreur en refusant de dévoiler les pertes subies par la Caisse, dénonce le chef de l'ADQ, Mario Dumont. En se basant sur les pertes moyennes dans le secteur financier au cours des derniers mois, il calcule que le bas de laine des Québécois a fondu de quelque 30 milliards de dollars.

«Si vous voulez connaître l'état de vos placements aujourd'hui, si vous appelez votre courtier et qu'il refuse de vous le dire, vous allez le mettre dehors, a affirmé Mario Dumont lors d'un point de presse devant le siège social de la Caisse. C'est exactement ce que le gouvernement fait aujourd'hui.»

Le leader adéquiste met au défi la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, de révéler l'impact de la crise financière sur la société d'État lorsqu'elle présentera une mise à jour économique, mardi prochain. Tout indique que le gouvernement déclenchera des élections après cette présentation.

Le critique de l'ADQ en matière de finances, Gilles Taillon, affirme que les pertes de la Caisse pourraient entraîner plusieurs sociétés d'État dans le rouge. Il fait valoir que la Société d'assurance automobile du Québec a perdu 800 millions, l'an dernier, lorsque les rendements de la CDP ont baissé de 7%.

«La ministre des Finances doit enlever ses lunettes roses, nous donner un vrai portrait de la situation et non nous présenter une mise à jour tordue qui ferait en sorte qu'on ait un portrait faux de la situation», a-t-il indiqué.

C'est la deuxième fois en autant de jours que l'opposition tente de faire la lumière sur la situation de la Caisse. Jeudi, l'ADQ et le PQ ont talonné les libéraux pendant la période des questions.

Le député péquiste François Legault s'est inquiété du rendement de l'institution, craignant qu'elle se retrouve à court de liquidités et incapable de respecter ses obligations.

Mme Jérôme-Forget a toutefois accusé l'opposition de créer un climat de panique. Elle a affirmé que la Caisse dévoilerait ses rendements en février, comme elle le fait chaque année.

Liquidités

Hier après-midi, la Caisse a rompu le silence, faisant savoir qu'elle dispose des liquidités suffisantes pour respecter «tous ses engagements envers ses déposants et ses partenaires d'affaires».

Elle précise cependant qu'il est trop tôt pour évaluer l'ampleur des pertes pour l'année en cours. Pour l'heure, les marchés boursiers sont tout simplement trop volatils.

Quoi qu'il advienne, la Caisse affirme qu'elle peut se permettre d'encaisser des pertes ponctuelles, à condition de garder le cap sur ses objectifs à long terme. Elle rappelle que son rendement a été de 12,4% au cours des cinq dernières années.

«Nous traversons cette crise comme nous avons traversé les autres au cours de l'histoire de la Caisse», a affirmé par voie de communiqué le président de la CDP, Richard Guay.